Partant de très loin au-delà du temple-totem d'Ithaqua, la neige de la surface commença à se soulever en tourbillons agités. Rapidement, formant un cercle de vingt-cinq kilomètres de diamètre, des spirales blanches approchèrent de la forteresse. Le ciel lui-même commença à tournoyer, comme une roue immense.

     Les deux voyageurs furent pris de vertige, et vacillèrent en sentant le toit du plateau tourner sous leurs pieds bottés de fourrure. La cape volante se gonfla autour des épaules de Marigny et, aussi violemment qu'une pierre lancée par une catapulte, Silberhutte et lui furent emportés dans les airs...

     Puis l'accélération cessa et ils flottèrent sans poids, alors qu'autour d'eux, silencieuse mais aussi active que jamais, la tornade d'Armandra, la Fille des Vents, les propulsait vers d'inimaginables aventures.

     Ainsi les deux Terriens, « naufragés » sur la glaciale Borée, volent dans les vastes espaces interstellaires pour retrouver l'horloge temporelle de Titus Crow, qu'a volée l'abominable Ithaqua, le Démon du Vent, la sombre entité du Cycle de Cthulhu qu'ils ont déjà affrontée sur la Terre et ailleurs, et dont ils sont les plus mortels ennemis.

 

     Brian Lumley est né en 1937. Son talent en fait le digne successeur de Howard Phillips Lovecraft.

     Du même auteur dans la même collection : Le Réveil de Cthulhu — La Fureur de Cthulhu — Les Abominations de Cthulhu — Le Démon du Vent.

     Cinquième volume traduit de la série des aventures et déboires de De Marigny contre les Grands Anciens, Les lunes de Borée ne me feront pas changer d'avis au sujet de Lumley : fils spirituel de Lovecraft ou pas, il se disperse dans cette série qui n'a d'autre justification que d'être commerciale. Seul le premier volume, Le réveil de Cthulhu, apportait des éléments intéressants au Mythe. Les suites, par contre, sont lourdes et sans grand intérêt... Mais ceci ne veut pas dire que Brian Lumley soit un auteur de second plan ! Bien au contraire... Et pour s'en rendre compte, il suffit de lire ses nouvelles (cf. ses recueils chez Arkham House : The caller of the black et The horror at Oakdeene, que l'on trouve dans la plupart des grandes anthologies US. Et là, on comprend enfin pourquoi il faut ranger Lumley parmi les « grands » du fantastique anglais...