La vie d'un Pak passait par trois phases : jeune, reproducteur, et enfin protecteur. Phssthpok était un protecteur, il voyageait depuis près de 32 000 ans. Sa mission était de rechercher, sau­ver, développer et protéger le groupe de Paks reproducteurs envoyé dans l'espace quelque deux millions et demi d'années auparavant...

Brennan était un Zonier, le produit d'une société indépendante, plutôt anarchique qui vivait dans la Zone des Astéroïdes. Les Zoniers étaient tous des rebelles et Brennan était un contre­bandier.

Les mondes de la Zone avaient repéré et pistaient le vaisseau Pak depuis des jours. Brennan comptait l'atteindre le premier... On ne le revit jamais... du moins sous la forme humaine.

 

Larry Niven est né en 1938 à Los Angeles. Après des études inachevées en mathématiques, philosophie et psychologie à l'université Washburn de Topeka, Kansas, la situation de sa famille lui permit de se lancer dans la science-fiction. Et même à l'occasion d'aider financièrement des confrères, entre autres Harlan Ellison. Il est notamment l'auteur de L'Anneau Monde qui obtint les prix Hugo et Nebula comme meilleur roman de l'année en 1971. Si certains le considèrent comme un écrivain type de speculative fiction, il est surtout, pour nous, l'un des auteurs les plus originaux de science-fiction, tout simplement.

     Gigantisme et « hard-science » sont les deux mamelles de Larry Niven. GIGANTISME : sans égaler L'Anneau-Monde ni par le sujet ni par le nombre de pages, Protecteur regroupe en fait deux romans connexes qui pourraient faire chacun un bon petit « Fleuve Noir » ; les héroïnes y font volontiers 1,80 m, les héros y dépassent allègrement les 100 ans, et les guerres s'y préparent 173 ans à l'avance. HARD-SCIENCE : si vous voulez tout savoir sur la ceinture cométaire et sur l'effet de la cimentation du vide sur la poussière de Mars, voyez pages 151 et 74. Certes, avec de telles « mamelles », on ne peut pas attendre l'éblouissante rapidité et la gracieuse légèreté de Nadia Comaneci. Mais, au risque de passer encore une fois pour « rétro », je m'inscris en faux contre Jacques Guiod qui, dans GALAXIE n° 107, écrivait : « Niven séduit les réactionnaires de la SF par des textes qui n'ont d'autre intérêt que leur verbiage scientifique. » Car Protecteur redonne vie à deux grands mythes, en expliquant l'un et en transposant l'autre (excellente illustration de mon article dans HDF n° 32 !) : la tentation de l'arbre de vie et de science, (l'immortalité comme privilège surhumain) et le Hollandais Volant (l'immortalité comme malédiction). Et c'est un exercice mental très sain de voir les hommes comme des « reproducteurs » taillant à se développer en « protecteurs ».