ALBIN MICHEL
(Paris, France), coll. Super fiction n° 57 Dépôt légal : février 1983 Première édition Roman, 224 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-226-01692-9 Format : 11,0 x 18,0 cm Genre : Science-Fiction
Dans ce lointain futur, pourquoi 816 habitants sont-ils confinés dans la Réserve n° 8, qui occupe une partie des gorges du Verdon ? Pourquoi, tout autour, prospèrent des communautés animales parfaitement organisées qui jouissent du pouvoir et ont tendance à empiéter de plus en plus sur le territoire réservé aux Hommes ? Pourquoi enfin subsiste-t-il, dans la mémoire collective, cet « Oiseau-nuage » dont le retour serait porteur de mauvaises nouvelles ?
Ce sont toutes ces énigmes qu'essaye de résoudre Albin Lancelot, le jeune aide-chaman des deux villages de la Réserve, aidé par son mentor Fergus.
Grâce au « trésor » découvert par ce dernier — un trésor d'un genre bien particulier — , s'éclaircissent peu à peu les mystères de la décadence de la race humaine au cours des siècles, et de son asservissement aux civilisations animales triomphantes. Dans le prestigieux décor des gorges du Verdon, Lancelot poursuivra sa quête obstinée, jusqu'au jour où, dans le ciel, se matérialisera le fameux « Oiseau-nuage », dont le passager fantastique va transformer l'avenir sans issue des Hommes.
Sur une hypothèse audacieuse et un thème entièrement original — et Dieu sait s'ils sont rares de nos jours — l'auteur a imaginé une surprenante épopée qui inquiétera les généticiens et ravira les vrais écologistes, tout en témoignant de sa foi dans l'avenir lointain de l'humanité.
« Quand reviendra l'oiseau-nuage », un lumineux Time opéra qui vous oblige à réfléchir dans la « civilisation-grisaille » actuelle.
Après avoir parcouru le monde durant des années et publié de nombreux livres de voyage — en particulier sur le Mexique, le Pérou et les îles de Polynésie où il réside habituellement — , Bernard Villaret a abandonné l'Espace pour le Temps en publiant successivement six romans d'anticipation qui nous confirment que la science-fiction n'appartient plus seulement au domaine américain.
Critiques
L'action se passe dans une Réserve humaine comptant 816 habitants et située dans les Gorges du Verdon. Après la traditionnelle guerre nucléaire et une période de glaciation, l'humanité a été réduite à moins que rien et, suite à une mystérieuse Grande Transformation datant du XXXe siècle, la plupart des mammifères supérieurs ont évolué brusquement vers une quasi-humanité. Et la Fédération Animale Mondiale, qui se méfie avec raison du bipède humain, chasseur et carnivore, le maintient prisonnier dans d'étroites portions de territoires. Le récit se veut une fable, racontée avec nonchalance et non sans humour, non sans ambiguïtés non plus : qu'on n'aille pas croire à un nouveau « tract écologique » — les sympathies de l'auteur vont manifestement à l'Homme, qui finira par fuir sa planète avec l'aide des Galactiques qui, autrefois, et pour le punir d'avoir saccagé son monde, avaient été à l'origine de la Grande Transformation...
Villaret n'est pas Swift, ni Orwell. Sa chronique contient beaucoup de naïvetés, et son ton verse parfois dans le mièvre. Mais peut-être le roman a-t-il été conçu à l'origine pour une collection pour la jeunesse ? (les deux précédents ouvrages de l'auteur étaient parus chez Nathan, dans une série pour adolescents aujourd'hui défunte). Surtout, le livre est terriblement bavard, et consiste principalement en un enchaînement de révélations, d'explications et de discours moralisateurs (la seule incidente qui aurait pu donner lieu à une péripétie intéressante : la découverte d'hommes du XXe siècle cryogénés, est évacuée sans développements). Ceci précisé, sa lecture n'est pas désagréable pour autant : par son côté exagérément didactique, mais sans pesanteur, ce roman pourrait être un livre des années 30 ou 40 échappé du temps. Et c'est cet aspect rétro qui fait l'essentiel de son charme léger.