Quatrième de couverture
Il se réveilla, tenta de bouger mais n'y parvint pas. Alors la peur s'empara de lui. Il avait le souvenir d'un terrible accident sur une autoroute verglacée. Pourtant il était encore en vie. Mais il sentait la pression d'un casque sur ses tempes. Stef Korn allait bientôt découvrir qu'il était cependant bel et bien mort. Mais, mis en cryogénisation, il avait ainsi « duré » des dizaines et des dizaines d'années. Peut-être plus ! Maintenant, on l'avait artificiellement remis en état. Et il se retrouvait dans un monde étrange, automatisé, dominé par un mystérieux « Patron », un sursystème autodidacte supra-intelligent, contrôlé par le Conseil Mondial. Un monde aussi où tout est compliqué par l'existence d'une super-machine, le Fantatron, qui fabrique des illusions, des rêves — toute une surréalité aussi cohérente que la réalité elle-même. Où est alors la ligne de démarcation ? Koma, la jeune psychotechnicienne chargée de le réadapter, de le remettre à l'heure, est-elle réelle ou n'est-elle qu'un « fantôme », une émanation du Patron ? Peut-être le double de Kar, la tendre épouse de Korn dans sa vie antérieure ? Et lui-même, dans son nouvel état, cyborguisé, ne serait-il qu'un autre fantôme, né d'une imagination délirante ?...
Critiques
On a peine à démarrer ce roman ; on se sent engoncé dans la chape du « réalisme scientifique » qui trop souvent masque la qualité de la SF des pays de l'Est (ce n'est guère le cas de Lem, mais ô combien celui des Strougatski !). Bientôt pourtant, l'expérience qu'a subie Stef, ressuscité après cinquante ans de sommeil cryogénique, prend un tour plus surprenant quand ce dernier est envahi par la personnalité de l'homme qu'il doit remplacer dans son travail. Sa propre réalité vacille, et n'est guère plus (ou guère moins) solide qu'un des univers truqués de Dick. Fialkowski n'est certes pas un maître littéraire — ou faut-il blâmer une traduction peut-être pas éblouissante ? — mais il a le mérite de renouveler le registre de la SF des pays de l'Est, tout en embrassant l'opinion courageusement impopulaire selon laquelle un futur suffisamment lointain nous sera sans doute incompréhensible. Quant à la lutte de Stef et de son alter ego, elle est digne d'intérêt, même si elle a le souffle un peu court pour un roman. Pascal J. THOMAS (lui écrire) Première parution : 1/12/1983 dans Fiction 346 Mise en ligne le : 10/5/2002
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