OPTA
(Paris, France), coll. Club du livre d'anticipation n° 63 Dépôt légal : 3ème trimestre 1976, Achevé d'imprimer : 15 juillet 1976 Première édition Recueil de romans, 460 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-7201-0062-5 Format : 13,5 x 20,0 cm Genre : Science-Fiction
Couverture cartonnée toilée, estampée fer à chaud doré avec quatre illustrations originales
Tirage "limité" selon l'éditeur à 5000 et/ou 6000 exemplaires numérotés et à 120 exemplaires hors-commerce de collaborateurs marqués H.C., il existe des exemplaires non-numérotés.
Quatrième de couverture
[Texte du rabat de la jaquette]
La Porte vers l'infini de Leigh Brackett fut sans doute, si l'on excepte les œuvres d'Edgar Rice Burroughs, le premier roman dans lequel le fantastique épique et la science-fiction fusionnaient avec bonheur. C'était en 1957, au "Fleuve Noir". Dix ans plus tard, les lecteurs du C.L.A. retrouvaient Eric John Stark dans Le livre de Mars qui complétait la saga des cités mortes et des formidables secrets de la Planète Rouge.
ALPHA OU LA MORT, qui ouvre ce soixante-troisième C.L.A. appartient à la veine purement spatiale des Hommes stellaires. Pourtant, Leigh Brackett n'a pu s'empêcher de démarrer les aventures de ses révolutionnaires épris de liberté sur... Mars. De la quatrième planète aux mondes lointains d'Alpha du Centaure, elle nous dépeint l'odyssée stellaire de mutins devenus pionniers, fuyant une société étouffante pour affronter d'autres formes de vie.
LE RECOMMENCEMENT, que l'impitoyable Damon Knight devait saluer à sa parution comme l'une des plus convaincantes chroniques de l'Amérique future, nous révèle une civilisation pastorale dominée par les descendants des Mennonites et des Amish, aujourd'hui simples et rigides minorités religieuses refusant tous les apports de la technologie impie. Demain promues au rang de leaders de par leur spécialisation pastorale. Dans ce monde à peine sorti d'une guerre totale, Len Colter et son cousin Esaü de la cité secrète où, selon la rumeur, des hommes préparent le deuxième avènement de la Science...
Avec The long tomorrow(1955), Leigh Brackett prend ses distances provisoires avec le space-opera (de la même manière que, quelques années plus tard, Catherine Moore fera ses adieux à l'heroic-fantasy et à la SF tout court, avec La dernière aube). Curieusement, le sujet est exactement le même que celui des Chrysalides(publié qui plus est la même année) : ère post-atomique (mais ici, la référence aux colons américains du XVIIIe siècle est très apparente), société pastorale figée par une religion dogmatique (les Nouveaux Mennonites), apprentissage de la vie par des adolescents curieux des mystères du monde. Une variation importante toutefois : pas de mutants ici, la persécution ne visant que ceux qui essayent de réveiller la Bête — entendez, la Science. Ce message « progressiste » à la mode 1955 (on peut y voir une parabole sur le Maccarthysme) devient évidemment à double-tranchant vu de 1976, le mauvais côté du tranchant culminant avec la visite, par les deux jeunes héros, d'un réacteur nucléaire secret gardé par ceux qui vont régénérer la civilisation : Ça ne risque rien. Nous l'avons depuis près d'un siècle et ça n'a jamais fart de mal à personne. Le sieur Boiteux serait content ! Mais le roman ne peut naturellement être jugé sur cette idéologie ; du seul point de vue de l'écriture (fine observation des mentalités antagonistes opposées et réunies par la dialectique du discours), il est même supérieur au Wyndham — encore que l'action y soit exagérément pauvre. Alpha ou la mort qui ouvre le volume est tout autre : malgré le copyright de 1975, il s'agit apparemment d'un fond de tiroir (plus novelette que roman) de l'âge d'or, au thème rebattu (des humains s'enfuient vers un autre système stellaire pour échapper à un technofascisme), aux développements convenus, aux personnages stéréotypés : manifestement, un bouche-trou. Bref, l'ensemble est un peu léger pour un CLA.