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L'Autre univers

Volsted GRIDBAN

Titre original : Alien Universe, 1952
Première parution : Scion, 1952   ISFDB
Traduction de Igor B. MASLOWSKI
Illustration de René BRANTONNE

FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Anticipation précédent dans la collection n° 50 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1955
Première édition
Roman, 186 pages, catégorie / prix : Fr. 240
ISBN : néant
Format : 11,5 x 19,0 cm
Genre : Science-Fiction

Ce livre est signé E.C. Tubb (le pseudonyme étant utilisé conjointement par Tubb et John Russell Fearn).


Pas de texte sur la quatrième de couverture.
Critiques

[Critiques des livres suivants :

- Le ciel est mort de John W. Campbell, Denoel Présence du futur n° 6

- L'homme, cette maladie de Claude Yelnick, Ed Métal série 2000 n° 7

- La force invisible de Vargo Statten, Fleuve Noir Anticipation n° 49

- Les titans de l'Energie de Jean-Gaston Vandel, Fleuve Noir Anticipation n° 48

- Alerte aux Martiens de Lucien Prioly, Ed André Martel

- L'autre univers de Volsted Gridban, Fleuve Noir Anticipation n° 50

- La bataille des astres de Paul French, Presses de la Cité Coll Captain W.E. Jones n° 106

- Rois de l'espace du Captain John, Presses de la Cité coll Captain W.E. Jones n° 105

- Opération "soucoupe" d'Ivan Southall, Presses de la Cité coll Captain W.E. Jones n° 104

- Le secret de l'atome de Leopold Massiera, Ed Ferenczi]

 

    Après une incursion dans le fantastique et la démonologie, la collection « Présence du Futur » revient à l’anticipation scientifique avec « Le ciel est mort » (Who goes there ?), de John W. Campbell. Il s’agit d’un recueil composé d’une novelette et de six contes dont le dernier donne son titre au volume. La novelette s’intitule « La bête d’un autre monde » (on en a tiré un film). Elle se déroule au pôle Sud où des explorateurs américains trouvent et raniment une « chose » dont la vie a été suspendue pendant vingt millions d’années. Mélange de S.-F. et de suspense, cette œuvrette nous dépeint le combat que nos semblables sont obligés de livrer à cette « bête » qui, venant d’une autre planète à la civilisation apparemment très évoluée, possède la faculté de se multiplier en s’emparant des corps d’autrui. Bien écrite, pleine de rebondissements, faisant parfois songer à Lovecraft, voici une novelette qui fera les délices des amateurs du genre. « Cécité » est un petit conte philosophique où l’on voit un savant se lancer dans une expédition fantastiquement lointaine pour aller étudier les rayons cosmiques. Mais quand il revient sur terre, il s’aperçoit, hélas ! que son sacrifice – il est devenu aveugle – a été inutile. Le titre a donc un double sens, dont le second est amèrement ironique. « Points de friction » est également un conte à tendances philosophiques. La Terre a été aux neuf dixièmes ravagée par des invasions extra-terrestres et les hommes encore valides ne songent qu’à survivre quand, par le plus grand des hasards, un vieux savant découvrira le moyen de résister aux envahisseurs. « Suicide » est, à notre avis, le meilleur récit du recueil : trois astronautes atterrissent sur une planète dont la civilisation a dû être magnifique jadis. Aujourd’hui, hélas ! ce n’est plus qu’un monde mort, pis, un monde dont tous les habitants se sont suicidés. Pourquoi ? se demandent nos explorateurs. Ils parviendront à percer le mystère, mais au prix de leur vie. Un conte remarquable ! « Élimination » nous décrit l’invention de deux savants qui ne verra jamais le jour, car elle aura provoqué leur mort. Variante de la théorie des probabilités, elle est fort intéressante et plaira même à des non-spécialistes. « Crépuscule » nous dépeint, sur un mode parfois humoristique, la rencontre d’un homme du temps présent avec un homme du futur. « Le ciel est mort », enfin, est un récit ayant pour thème un voyage dans le temps. En résumé, voilà un volume qui, sans atteindre à la qualité des ouvrages de Bradbury et de Brown, publiés dans la même collection, s’inscrit à la tête des livres d’A. S. du mois.

    L’homme combat les microbes qui risquent de le décimer, mais aviez-vous jamais pensé qu’il pût, de son côté, jouer un rôle identique, c’est-à-dire de microbe, vis-à-vis d’autres êtres ? Tel est le thème de « Lhomme, cette maladie », de Claude Yelnick (Série 2000, Ed. Métal). Ce roman, plein de qualités, est malheureusement assez lent et son aspect purement S.-F. ne se révèle qu’au bout d’un certain nombre de pages. L’action se déroule dans un phare, ce qui, certes, ne contribue pas à « varier le paysage ». Malgré ces réserves, l’œuvre est intéressante, bien écrite, très cartésienne, et nous sommes persuadés, pour notre part, qu’en Yelnick nous tenons un des jeunes espoirs de l’A. S. française.

    Aimez-vous les contes de fées ? Nous avouons, en ce qui nous concerne, avoir ressenti un faible pour un ouvrage où l’on voit un vagabond, Esau Jones, stupéfier les savants par le don qu’il a de matérialiser et de dématérialiser les objets et d’accomplir, par un effort de volonté, de véritables miracles. Alors que la première partie de cet ouvrage, « La force invisible » (Decreation), dû à Vargo Statten (Fleuve Noir), n’est qu’un aimable badinage, la seconde, en revanche, est un authentique roman d’anticipation, puisqu’on y assiste à la désintégration d’un objet qui entraîne celle des choses voisines, au point que les responsables de l’expérience commencent à redouter que la Terre entière, peut-être même l’Univers, ne se retrouvent dans le Néant. Très britannique, toujours humoristique, fréquemment drôle, voilà un livre qui ravira tous les amateurs de H. G. Wells.

    Nous avons bien aimé le dernier-né de Jean-Gaston Vandel, « Les titans de l’Énergie » (Fleuve Noir), où l’on voit sept jeunes gens, originaires d’un autre univers, multiplier leurs efforts pour faire accomplir des progrès à l’homme. Ce n’est pas la première fois qu’ils le tentent et vous serez certainement surpris d’apprendre la véritable origine de certains savants des siècles passés. La fin nous suggère d’ailleurs que l’auteur prépare une suite. Comme la plupart des romans de Vandel, celui-là a des tendances nettement idéalistes.

    Nous pouvons adresser le même compliment à Lucien Prioly dont « Alerte aux Martiens » (Ed. André Martel) a d’abord paru dans « France-Soir » sous forme de bandes dessinées. Certains de nos lecteurs auront certainement suivi, dans ce feuilleton hebdomadaire, les aventures d’un jeune couple de Français enlevés par des Martiens, puis renvoyés sur Terre pour y prêcher, si l’on ose dire, la bonne parole. Prioly, qui avait déjà écrit nombre de bons romans policiers, se meut avec la même aisance dans la science-fiction. Souhaitons que, lui aussi, nous donne une suite à son premier S.-F.

    « L’autre univers » (Alien universe), de Volsted Gridban (Fleuve Noir), est un « western de l’espace » où nous voyons un vieux savant s’embarquer, comme passager clandestin, à bord d’un cargo interplanétaire pour retrouver sa fille, mystérieusement disparue au cours d’un voyage sidéral. Gridban développe habilement la théorie de l’hyper-espace, mais sans trop s’appesantir sur le côté purement scientifique. Son roman est surtout destiné à distraire en même temps qu’à donner le frisson et l’on peut dire que ces deux buts sont bien atteints.

    Dans la « Collection Captain W. E. Johns », les Presses de la Cité ont commencé à publier des ouvrages d’A. S. destinés à la jeunesse dont certains, néanmoins, pourront également intéresser le lecteur adulte. « La bataille des astres » (Lucky Starr and the pirates of the asteroids), de Paul French, semble faire partie de cette catégorie. Un ouvrage de ce même auteur, mettant en scène le même héros, Lucky Starr, n’a-t-il pas paru récemment dans une autre collection spécialisée de S.-F. ? C’est aussi un « western de l’espace », mâtiné de policier, mais d’une lecture fort distrayante.

    « Les rois de l’espace » (Kings of space), du captain Johns lui-même, a pour tâche principale d’initier les jeunes à l’A. S., puisque c’est le récit d’expéditions sur diverses planètes (sur la Lune également) effectuées par un savant, constructeur d’une fusée, et par deux autres hommes, le père et le fils. L’ouvrage comporte pas mal de « renseignements » astronomiques et constitue certainement un hors-d’œuvre appétissant pour les J2 et les J3 n’ayant pas encore la force de lire les champions du genre.

    « Opération Soucoupe » (Simon Black in space), d’Ivan Southall (Presses de la Cité), appartient à la catégorie « aventures sidérales pour jeunes », puisqu’on y voit deux aviateurs britanniques, lancés à la poursuite d’une soucoupe, atterrir sur une-autre planète, en l’espèce Mars. Aucune prétention scientifique là-dedans et l’ouvrage s’adresse davantage aux J2 qu’aux J3.

    « Le secret de l’atome », de Léopold Massiéra (Ed. Ferenczi), est une novelette d’une trentaine de pages, destinée au public très populaire. On y voit un savant aller explorer, pendant deux heures, l’intérieur d’une pépite d’or et en revenir au bout de sept siècles. Cela vous rappelle certaine théorie ? À nous aussi. Mais pensez à ceux qui n’ont jamais lu d’A. S. Sous ce rapport, voilà une brochure qui peut stimuler un premier intérêt pour un genre qui ne cesse de gagner des amateurs, puisqu’un de nos plus grands éditeurs qui, jusqu’à présent, se cantonnait dans le policier et dans les romans-fleuves, songerait, dit-on, à lancer une grande collection de S.-F.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/4/1955 dans Fiction 17
Mise en ligne le : 24/3/2025

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