FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions
(Paris, France), coll. Anticipation n° 471 Dépôt légal : 3ème trimestre 1971 Première édition Roman, 240 pages, catégorie / prix : nd ISBN : néant Format : 11,0 x 17,0 cm Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Que peut désirer un cyborg, maître des milliers de galaxies de l'amas Virgo ? Cependant Azraëc s'ennuie : un seul remède, la guerre, la conquête, l'asservissement des humains.
Il lance donc son Grand Amiral Lesmour à l'assaut des galaxies de Coma 1, puis le cyborg réussit à maîtriser le temps. Il attaque alors son vassal, le Satrape Darmil, qui résistait encore à sa tyrannie. Vaincu, ce dernier se réfugie sur une lointaine planète en compagnie d'Astria, héritière du trône de Virgo, dépossédée, elle aussi, par le tyran.
L'affaire se présente mal pour eux car Azraëc, après de multiples expériences, a réussi à se créer un double : Azraëc-Second, auquel il octroie l'amas Coma 1. Les deux cyborgs commandent à plus de trois mille galaxies...
Pourtant, malgré la mort de son amant, Astria continuera l'inégal combat. Heureusement pour elle, la coexistence des cyborgs s'avérera impossible. Tous deux périront.
Fidèle au souvenir de Darmil, la jeune femme régnera en paix sur Virgo, libérant ses frères humains de la tyrannie des deux Azraëc et de leurs comparses.
Critiques
Les critiques qui, au fil des ans, se sont fait plus ou moins une spécialité de garder pour Fiction un œil vigilant sur le Fleuve Noir, n'ont guère eu l'occasion (ou l'envie ?) de parler de Pierre Barbet. Cet auteur vient pourtant du défunt Rayon Fantastique où, en 62 et 63 (en somme près de la fin de cette belle série), il fit paraître deux romans. Après un temps de silence, il réapparaissait au Fleuve Noir début 66. Azraec de Virgo est son dix-huitième volume dans la collection « Anticipation » : c'est la preuve d'une belle fécondité, qui place son auteur aux côtés de Limat ou de Randa, pour ce qui est de la quantité.
Malgré cela, on n'a pas beaucoup parlé de Barbet dans notre revue. Pourtant il n'écrit pas plus mal qu'un autre, et il essaye même souvent de redorer ses chapitres par des descriptions qui ne sont pas trop stéréotypées. Pourtant les intrigues qu'il brosse ne sont pas stupides et évoluent bien sagement dans le cadre vaste du space-opera. Mais c'est justement là tout le drame de Barbet : il est dans la moyenne, dans le courant, il ne fait pas de vagues ; on n'aura pas envie de l'épingler au tableau d'horreur, pas plus qu'on ne pourra sortir de son travail un roman qui accroche vraiment.
Par exemple, Azraec de Virgo. On y suit le conflit classique de deux empires galactiques, il y a un vassal révolté et un amiral félon, on passe et repasse dans le temps pour s'y dresser des embuscades, et une belle héroïne y est captive, puis perdue, puis délivrée. On ne peut pas dire qu'on s'ennuie à la lecture de ce livre, mais il serait bien difficile d'en retrouver une séquence ou une image vivace une fois qu'on l'a refermé. Le seul point un peu original est le personnage d'Azraec lui-même, larve douée d'un insatiable esprit de conquête, qui vit enfermée dans une carapace de métal. L'occasion aurait été belle de construire un portrait psychologique en profondeur, mais Barbet est passé à côté. Il se complaît dans les batailles, c'est certain. et avec un peu plus de poigne, peut-être pourrait-il prendre la place à vrai dire peu regrettée du Lieutenant Kijé. Il semble aussi avoir le goût d'un certain sadisme mesuré, et si son éditeur le permettait...
Mais tout cela reste à l'état de trace, de projets. Et le critique se retrouve à son point de départ : sans occasion ni envie de parler de Pierre Barbet.