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La Chinoise blonde

Alexander CORDELL

Titre original : The Bright Cantonese, 1967   ISFDB
Traduction de Michel CHRESTIEN
Illustration de (non mentionné)

MARABOUT - GÉRARD (Verviers, Belgique), coll. Bibliothèque Marabout - Suspense n° 343 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1970
Première édition
Roman, 256 pages, catégorie / prix : 1
ISBN : néant
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
« J'ai souvent écrit que le thriller d'espionnage était, sous la plume d'écrivains comme John Buchan, Graham Greene, John Le Carré, le véritable moyen de comprendre note temps. A ces noms, il faut ajouter aujourd'hui celui d'Alexander Cordell ».
Jacques Bergier
L'espionne qui venait du chaud... 
Sommaire
Cacher les différentes éditions des textes
1 - (non mentionné), L'Espionne qui venait du chaud..., pages 250 à 250, critique(s)
Inédit.
Première parution en 0 (non référencée dans nooSFere).

2 - Jacques BERGIER, Le "Thriller", moyen de comprendre notre époque, pages 251 à 256, article
Inédit.
Première parution en 1970 (non référencée dans nooSFere).

Critiques
     L'époque est devenue lointaine où les éditions Marabout nous donnaient, au fil des ans, un ou deux ouvrages annuels (ressortissant aux genres qui nous intéressent) à nous mettre sous la dent. Depuis leur première publication fantastique (Les contes d'Edgar Poe, n° 109), suivie à près de cent numéros d'écart par leur première publication S.F. (Les 20 meilleures nouvelles de science — fiction, n° 207), le rythme s'est accéléré. Signe des temps, une série autonome, « Marabout-fantastique », s'est détachée du « Marabout-géant », pour à son tour se scinder en deux, à l'occasion d'un regroupement à effet rétroactif qui sépare le « Marabout-fantastique » proprement dit du « Marabout-science-fiction ».
     Signe des temps, les couvertures ont acquis un relief plus vigoureux, les publications Marabout ayant opté pour une illustration gouachée de bonne pâte, avec une couleur dominante se détachant sur fond noir, où nous retiendrons particulièrement les spectres bleus de Aux portes de l'épouvante et les humanoïdes vert sulfureux de Après...
     Signe des temps, les volumes sont maintenant complétés par un abondant « Dossier-Marabout » qui présente le livre et son auteur, et si les « Avis du conseil de lecture », où ne s'alignent que des appréciations dithyrambiques, nous semblent superflus, on goûtera par contre un avis de Jacques Bergier (La guerre des mouches), une interview de l'auteur (Mort au champ d'étoiles).
     Signe des temps, les éditions Marabout ont ouvert au maximum le champ de leurs publications, puisqu'on y trouve côte à côte le fantastique le plus classique avec l'anticipation la plus moderne, le roman avec le recueil de nouvelles, l'inédit avec la réédition, l'ouvrage vieux d'un siècle avec l'écrit le plus récent, le texte français avec le texte étranger — éclectisme qui était jusqu'alors l'apanage des seuls « Présence du Futur ».
     Marabout mérite désormais une bonne place dans notre bibliothèque spécialisée. Et, signe des temps, l'oiseau de marque de la maison, qui orne le coin en haut à gauche de chaque couverture, a abandonné son allure claudiquante et affairée pour se planter solidement, face à nous, sur sa patte unique...
     Il nous reste à souhaiter peut-être un plus grand discernement dans le choix des titres, et aussi une traduction plus soignée des textes étrangers, avant que notre satisfaction soit totale.
     Depuis janvier 1970, les éditions Marabout ont publié une demi-douzaine d'ouvrages relevant de la S.F. ou du fantastique. Je me propose de les passer en revue, allant, comme il se doit, du moins bon au meilleur...


     La Chinoise blonde, d'Alexander Cordell, paru dans la série « Suspense », se rattache directement à la féconde moisson de l'espionnage, et sa présence dans nos colonnes ne se justifierait pas s'il n'y était question d'attentats atomiques perpétrés par les U.S.A. contre la Chine, et vice-versa, éventualité qui, selon l'auteur et les éditeurs, peut se produire aujourd'hui, demain ou bientôt. Cet espionnage-là plonge donc quelques radicelles dans une politique-fiction à très court terme et assez peu pimentée : ce qui fit apparemment le succès de cet ouvrage aux U.S.A., où il a été primitivement publié il y a trois ans (et ce qui a sans doute aussi incité Marabout à nous en présenter une traduction), c'est que le personnage principal est une espionne chinoise qui s'exprime à la première personne, par la plume interposée de son créateur américain. Cette audace, toutefois, sonne le creux en ce qui nous concerne : car, à moins de considérer la Chine Populaire comme une terre mystérieuse et incompréhensible où rugit sourdement le Grand Méchant Loup Rouge, on ne peut pas dire que Mr. Cordell ouvre pour nous les arcanes du Céleste Empire, ni qu'il ait pénétré autrement que superficiellement les mœurs du pays de la pensée de Mao. A part une insistance suspecte à faire répéter par les camarades chinois que « les têtes vont tomber » (pour Cordell, la Chine maoïste et la Russie de Staline, c'est apparemment tout un), le document sociologique attendu sur la Chine Rouge est absent.
     Mais, me direz-vous, ce n'est pas forcément cela qu'on attendait... Force m'est alors de constater que l'intrigue n'est pas davantage corsée ; elle est d'une minceur extrême, d'une linéarité savante, d'une naïveté confondante. En gros, trois parties : 1°) Après une explosion nucléaire mystérieuse près de Canton, des réfugiés sont conduits à Hong-Kong par Mey Kayling, la Chinoise blonde du titre (laquelle doit sa chevelure dorée à un métissage), qui profite des circonstances pour... 2°) cuisiner un déserteur américain (noir) qui possède certains renseignements sur la catastrophe. 3°) Mey se rend aux U.S.A. pour découvrir les véritables instigateurs du complot, qu'elle démasque aussitôt. Il faut avouer que c'est mince !
     Ce qui rend tout de même, sinon attachant, du moins curieux, le livre aussi négligemment ficelé de Mr. Cordell, c'est la préciosité (chinoise ?) avec laquelle il a pris soin de ciseler son écriture, dont voici un exemple : « La nuit tirait la couverture sur son front. (...) Et la grande lune du Kouang-Toung ayant laissé tomber sa culotte assit son grand derrière blanchâtre en bordure des montagnes de Chine. » Derrière la pauvreté du récit se dessine donc une œuvre dont le parfum fané est celui, indéniablement, du romantisme : car, outre les descriptions, les notations de climat et d'environnement dont nous sommes abreuvés, ce qui intéresse ,l'auteur est la découverte de l'amour par la froide Asiatique, celle-ci s'éprenant du Marine noir qu'elle a pour mission de faire parler et qui, n'en doutons pas, lui révèle les fantastiques possibilités sexuelles qu'un racisme latent prête à sa race... « La maoïste convertie par l'amour », tel pourrait être le titre de cet ouvrage par ailleurs fort prudent et très aseptisé. Car nous n'avons pas là un livre « politique » (fut-il anti — Rouge). L'attaque sur la Chine n'est pas le fait du gouvernement des U.S.A. mais d'une société secrète, les représailles chinoises ne sont pas déclenchées par Mao mais par un agent secret japonais qui veut se venger d'Hiroshima ! C'est dire que les susceptibilités nationales sont ménagées dans ce livre incolore, inodore, mais non sans une certaine saveur de violette confite, et où la seule coloration politique est livrée par la postface de Jacques Bergier, lequel compare complaisamment, et à plusieurs reprises, la Chine Populaire et l'Allemagne nazie, Mao Tsé Toung et Hitler. Fiction n'étant pas le lieu pour polémiquer sur ce sujet brûlant, je laisserai Bergier à ses allusions et prédictions, me bornant à signaler le ton d'un emballage en tout cas bien bruyant pour un contenu aussi léthargique.

     (...) suivent dans l'ordre les critiques de Mort au champ d'étoiles de Bernard Villaret, Après... la guerre atomique anthologie de Charles Nuetzel, La nuit des mutants de Jean Sadyn, Aux portes de l'épouvante anthologie de Kurt Singer, La guerre des mouches de Jacques Spitz.

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/10/1970 dans Fiction 202
Mise en ligne le : 25/4/2002

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