Dans Le commencement de la fin, le narrateur est un S.E. (Exécuteur Sommaire), c'est-à-dire un garde de corps ultra-spécialisé pour chefs d'Etat, non pardon pour chefs d'Etats ; humain à la base mais que tout le monde considère un peu comme une machine. Je ne sais pas si l'individu en question se montre efficace dans son métier, mais en tout cas il est bavard ! Quand il raconte son histoire, il emprunte des chemins détournés. Résumons : il se laisse séduire par une créature de rêve du camp adverse et sa vie déjante...
Bon, ça aurait pu être potable. L'ennui, c'est que le mouvement se dessine seulement vers la cinquantième page. Avant, le rythme croule sous les digressions, la lassitude, l'indifférence. Le verbiage manque de punch, c'est bien connu. Morris ne nous avait pas habitué à ça.
Si j'avais voulu me montrer méchant, j'aurais écrit que ce roman d'espionnage naïf, c'est le commencement de la fin pour Morris. Mais je ne le pense pas. L'auteur nous a donné des œuvres bien meilleures. Ne le condamnons pas sur un hic. Et gageons que cet avatar est un accident de parcours qui ne saurait se reproduire. Tout au moins, je l'espère.
Éric SANVOISIN
Première parution : 1/10/1987 dans Fiction 390
Mise en ligne le : 17/4/2003