Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Dramoclès

Robert SHECKLEY

Titre original : Dramocles: An Intergalactic Soap Opera, 1983
Première parution : Holt, Rinehart and Winston, 1983
Traduction de William Olivier DESMOND

Robert LAFFONT (Paris, France), coll. Ailleurs et demain
Date de parution : octobre 1983
Dépôt légal : octobre 1983, Achevé d'imprimer : 16 septembre 1983
Première édition
Roman, 224 pages, catégorie / prix : 65 FF
ISBN : 2-221-01266-6
Format : 13,7 x 21,5 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Dans l'univers de Robert Sheckley, le héros est toujours poursuivi par un Prix, par un Destin ou par un Prédateur. Il est généralement rattrapé.
     Dramoclès, roi de Glorm, planète qui n'a pas encore fait son entrée dans l'histoire, ne fait pas exception à la règle. Dans l'opéra-mousse qui porte son nom, il livre des guerres insensées dans le seul but de découvrir sa destinée qu'il a confiée trente ans auparavant à la tenancière d'un Memorarium. Son ordinateur ambulant qui se prend pour un Lituanien familier de Newton pourrait bien tirer les ficelles.
     Heureusement, les guerres sont livrées par des robots et les planètes pourraient bien être en guimauve
 
     La fantaisie et l'imagination de Robert Sheckley, son ton inimitable ont fait de lui, depuis les années 50, un des tout premiers humoristes de l'Amérique, insolite, burlesque, dans la lignée de Mark Twain, des Marx Brothers et de Jerry Lewis.
Critiques
     « Tu dois bien comprendre, dit le prince d'un ton à la fois doux et ferme, que ceci est l'histoire de la famille Dramoclès, en premier lieu. En deuxième lieu, elle est celle des personnages de leur suite et de leurs amis. En troisième lieu, loin derrière et uniquement quand nous le jugeons bon, celle des différents porteurs de hallebardes qui viennent donner leur réplique sur la scène de notre saga, et disparaissent à notre commandement. Nous choisissons ces gens, Vitello, et il n'est pas conforme aux intérêts de la famille de laisser débarquer des surnuméraires se poussant du coude, avec leurs secrets vulgaires inventés selon l'humeur du moment. Me suis-je bien fait comprendre ? » (p. 63).
     Avis au lecteur : le ton est donné. La nouvelle loufouquerie signée Sheckley se situe dans la lignée des précédentes. Les aventures burlesques de ce souverain (Dramoclès = Drame + Damoclès) persécuté par un Destin tarabiscoté qui le somme d'entreprendre guerre sur guerre n'est qu'une variante du thème de la poursuite qui, de La dimension des miracles au Temps meurtrier en passant par La dixième victime, semble obséder l'auteur. Bien entendu, ce n'est pas le seul objet du livre ; ce serait trop simple.
     Les références à une culture multipolaire (n'oublions pas que Sheckley est un globe-trotter) sont nombreuses. En premier lieu, l'humour grinçant qui donne le ton du roman renvoie à Swift, avec sa dimension de satire sociale. Le tragique est là, aussi, avec Shakespeare, pour les jeux du pouvoir, et Sophocle, pour le drame familial. Car la théâtralité du livre est évidente. L'aventure passe après le discours. Discours d'ailleurs enchâssés, en gigognes, en cicognes, en vigognes... La dérive est aussi celle du langage, l'aventure est aussi celle du discours.
     L'ouvrage prend l'apparence d'un de ces « soap opéras » (librement traduit par « opéra-mousse » sur la quatrième de couverture ; on connaît mieux l'expression « opéra de savon », à cause des marques de savon, justement, qui les sponsorisaient, notamment dans les années cinquante) dont les médias, de la radio à la télévision (bonjour Dallas !), sont friands. Des chapitres courts, aux nombreux dialogues, renforcent encore la ressemblance. D'ailleurs, ils paraissent des bulles, qui explosent l'une après l'autre... L'importance des références françaises surprend : Sheckley aurait-il écrit ce livre hors de son récent séjour à Paris ? On lit ainsi les noms Lesieur, Roche & Bobois, Soissantuitards...
     Cette critique pourrait donner l'impression d'un roman compassé, pesant, lourd de références. Heureusement, il n'en est rien. Sheckley retrouve sa patte satirique, acide, mordante. Ce pastiche est un clin d'œil à goût de pistache qui se résout en éclat de rire. Youpi.

Pierre-Noël DUILLARD
Première parution : 1/4/1984 dans Fiction 350
Mise en ligne le : 1/11/2005

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 80180 livres, 93857 photos de couvertures, 76222 quatrièmes.
9266 critiques, 43497 intervenant·e·s, 1671 photographies, 3786 adaptations.
 
Vie privée et cookies/RGPD
A propos de l'association. Nous contacter.
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes.
Trouver une librairie !
© nooSFere, 1999-2023. Tous droits réservés.