Pas de texte sur la quatrième de couverture. Critiques des autres éditions ou de la série Edition POCKET, Science-Fiction / Fantasy (1979) BIEN FAIT Couverture inspirée de Siudmak-en phase avec le texte. Pour convaincre que la SF française de valeur ne date pas d'après 1968. Une variation sur les thèmes d'illusion temporelle, qui tient bien le coup à coté des Van Vogt ou Asimov publiés en France en 1965. L'intrigue est claire, les horizons suggestifs, les personnages crédibles, les « effets d'histoire » drôles, les « effets de mœurs » exotiques à souhait (cannibalisme rituel) mais justifiés (biologie). De plus, les sentiments sont moins stéréotypés que chez Asimov, tout en étant aussi fous que chez Van Vogt. Et les rôles Homme/Femme moins figés dans les schémas patriarcaux — voire l'évolution de Gélia. Un livre qui reprend la machinerie de Les rois des Etoiles, mais qui lui donne une consistance. Comment ? Par des inventions ponctuelles (les « singes » avec Talky Walky — hommage à Boulle ; la gifle très « Gabin » du « macho » — distanciée) inventions qui se situent dans une conception très « humour noir/rose ». Peut-être aussi par les récurrences du « monde de Steiner » : biologico-cosmiques par exemple — se souvenir de la fin des Océans du ciel, et voir la fin de ce roman-ci. Ces sortes de « clés » renvoient aussi au sens de la « chute », que Steiner partage avec le Wul du Fleuve Noir de l'époque. Chute qui illumine ; à la fois explicative et esthétique : sidérante (si l'on traduit ainsi le « sense of Wonder ») — et à la limite du canular. Peut-être enfin en ce que le récit est l'affabulation de ses propres conditions de genèse. Bel exemple de réussite que cette histoire lisible à des degrés divers, et toujours passionnante. De quoi donner envie de plonger dans le flux du Fleuve Noir, pour en extraire d'autres pépites. Roger BOZZETTO Première parution : 1/3/1979 dans Fiction 299 Mise en ligne le : 7/2/2010
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