Etre ou ne pas être. Qui donc avait dit cela, et pourquoi Dale Barton ne pouvait-il penser à autre chose ?
Etre ou ne pas être. Il ne se souvenait de rien, ne reconnaissait rien autour de lui. Il devait s'être passé quelque chose. Etait-il amnésique ou bien carrément fou ?
Etre ou ne pas être. Lorsque l'on a dormi sans vieillir pendant près de 160 ans, comment ne pas perdre la raison en ouvrant les yeux sur un monde où la femme a pris une place... pour le moins surprenante ?
1 - Matriarchie (Ladies' Day, 1968), pages 5 à 98, nouvelle 2 - La Fourmilière (This Crowded Earth, 1958), pages 99 à 246, roman
Critiques
Sur la montée du féminisme et la croissance démographique, deux courtes extrapolations — trop courtes ; car en une centaine de pages l'auteur n'a pas le temps de nous intéresser vraiment aux personnages ni de nous montrer, des sociétés futures qu'ils affrontent, plus que des vignettes, certaines fort angoissantes d'ailleurs : réveil de Dale Barton qui a largement battu le record de Rip van Winkle et s'interroge (à la van Vogt) sur son identité, dépression nerveuse de Harry Collins dans l'enfer de Chigagee et son traitement dans un paradis trop vert et trop voluptueux pour ne pas cacher quelque effroyable piège. Sympathiques et stimulants aussi, les retournements qui révèlent soudain que l'adversaire lutte aussi pour l'Humanité. Mais, faute d'avoir développé suffisamment pour donner chair et vie à ses idées, Bloch tombe souvent dans le didactisme, voire dans le simplisme. Sur le premier sujet par exemple, Robert Merle est infiniment plus prenant dans Les hommes protégés— cocorico ! Et, dans la seconde novelette, le remède à la surpopulation est loin d'être le plus crédible, et les géniales solutions du héros sont à la portée du premier minus venu (pas Minus au sens du livre !)