Cela commence par une matinée de chômeur. Phil Gish, sans boulot, désabusé, est sujet à des hallucinations, croit-il. D'abord le chat vert, puis la fille ressemblant à un faune qu'il entrevoit par sa fenêtre. Pour lui, tout va alors de plus en plus vite, et il devient l'objet des attentions de la mafia qui se cache sous le nom d'Amusement S.A., du gouvernement, d'une bande de loubards, d'une catcheuse, d'une secte de toqués, d'un savant fou, etc. Autant d'aspects d'un avenir guère démarqué du nôtre, si ce n'est par son caractère loufoque et outrancier.
En dix-sept ans, deux seules choses ont vieilli dans ce roman : l'explication de la fin, qui a recours aux extraterrestres et qui n'est pas vraiment nécessaire, et une phrase contenue dans la première page : « On envisageait un nouveau plan pour échanger les prisonniers capturés au cours d'une guerre de Corée datant d'un demi-siècle. » Ce qui prouve bien que même un auteur de SF ne pouvait prévoir la guerre du Viet-Nam !
Le millénaire vert se lit agréablement, comme un polar écrit par Fredric Brown par exemple, sans temps mort et avec autant de rebondissements que possible.
Fritz Leiber, c'est vraiment quelqu'un !
Jean-Pierre VERNAY
Première parution : 1/4/1981 dans Fiction 317
Mise en ligne le : 29/11/2007