Quatrième de couverture
L'espoir avait déserté la Cité Pastel. Les dieux, à force de vouloir imiter la bassesse humaine, erraient ivres morts dans la rue et se roulaient dans la boue des caniveaux. La trame du temps était si usée que celui-ci s'était mis à perdre petit à petit toute signification. Tout s'effondrait entre les murs de Viriconium et la lèpre qui s'était emparée de la ville basse se ramifiait maintenant en direction des quartiers nobles. Une lèpre qui allait bientôt tuer la dernière grande artiste de ce monde en perdition. Dans cette cité, jadis brillante, où les arts et la magie se mouraient lentement, il ne resta bientôt plus qu'un seul homme pour se mettre en travers du chemin de la décadence. Mais n'était-ce pas déjà trop tard ? Dernier volet de la trilogie de Viriconium, LES DIEUX INCERTAINS se démarque assez radicalement des règles établies de l'Herïc Fantasy, par son environnement baroque et son inimitable atmosphère de lente apocalypse hors du temps. Superbe évocation de la mort des civilisations, ce roman ambitieux et au style recherché a trouvé auprès de la critique et du public anglo-saxon l'accueil méroté par un tel joyau du Fantastique moderne. Déjà parus dans le Cycle de Viriconium : LA CITE PASTEL et LE SIGNE DES LOCUSTES L'auteur M. John Harrison est né en 1945. Il a fait ses débuts à la fin des années soixante dans le célèbre magazine New Worlds. C'est un des écrivains anglais parmi les plus importants de sa génération. Il a publié deux romans de Science Fiction et de nombreuses nouvelles. Mais son oeuvre la plus connue est sans aucun doute la Trilogie de Viriconium, un cycle d'Heroïc Fantasy dans la tradition et l'esprit de ceux de son illustre compatriote Michaël Moorcock, le créateur d'Elric le Nécromancien. Collection dirigée par Richard D. Nolane
Critiques
Surprenant cycle de Fantasy que celui de Viriconium... Le premier Cœur du Monde, la dernière Cité aztèque. Et l'anglais au grand cœur volume était directement influencé par Michael Moorcock et rappelait (peut-être un peu trop) les aventures d'un Elric ; le second tome se passait dix ans après, et le personnage principal du tome précédent était mort. Quant à l'écriture, si jamais elle pouvait encore rappeler Moorcock, c'était du côté de New Worlds et de L'assassin anglais qu'il fallait regarder, puisque Harrison y utilisait un style typiquement New Wave. La New Wave imprègne toujours les pages de ce troisième (et dernier ?) volume, mais l'intrigue est encore plus éloignée dans le temps de La cité pastel. Si éloignée en fait qu'on ne sait pas trop où cette histoire étrange peut bien se situer ! L'auteur nous en avertit d'ailleurs d'entrée : “ Dans le cadre du Cycle de Viriconium, l'unité thématique a progressivement supplanté celle spatio-temporelle. Viriconium n'a jamais été deux fois le même lieux. ” La cité nommée Viriconium dans laquelle se déroule Les dieux incertains est-elle donc celle dont nous avions fait connaissance auparavant ? En est-elle la descendante, l'ancêtre ? Impossible à dire, Viriconium flotte, intemporelle mais omniprésente. Viriconium se pose en stéréotype de la décadence, et par-là même hors du temps... Inutile de demander au critique de résumer l'intrigue : les repères sont brouillés, l'histoire insaisissable. La seule approche possible est la lecture ; possible, et même hautement recommandée ! Car c'est là un authentique chef d'œuvre qui nous est offert par Aventures Fantastiques. Nombre de lecteurs habitués à leur Howard usuel seront fortement déroutés, c'est donc un risque que prend la collection. Mais ce genre de risques fait partie du métier d'un éditeur intelligent... André-François RUAUD (lui écrire) (site web) Première parution : 1/9/1986 dans Fiction 378 Mise en ligne le : 9/10/2005
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