Kurt VONNEGUT Jr Titre original : Mother Night, 1962 Première parution : New York, USA : Gold Medal Books, février 1962ISFDB Traduction de Michel PÉTRIS Illustration de (non mentionné)
SAGITTAIRE
(Paris, France), coll. Contre-coup n° 7 Dépôt légal : 3ème trimestre 1976, Achevé d'imprimer : 24 septembre 1976 Première édition Roman, 288 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-7275-0023-8 Format : 12,2 x 21,2 cm✅ Genre : Science-Fiction
Seul dans sa cellule, surveillé jour et nuit, Howard Campbell junior attend la sentence des Israéliens.
Mais Campbell est-il coupable ?
Est-il vraiment l'Américain nazifié qui, de Berlin, lançait sur les ondes l'appel à la solution finale, le premier propagandiste du Reich après Goebbels ?
N'est-il pas plutôt un espion infiltré par les Alliés au cœur même de l'empire hitlérien ?
Pour le public américain, c'est le meilleur roman de Kurt Vonnegut Jr (Abattoir 5, R comme Rosewater, etc.), sans doute à cause de ce mélange de tendresse et de férocité qui, allié à l'humour, fait mouche à chaque page.
Critiques
Les œuvres de Vonnegut, même si elles nous parviennent en ordre dispersé (Mother night a été publié en volume en 1966), continuent de former un collier de perles rares, liées entre elles par des personnages, ici très secondaires, là de premier plan. Héros de Nuit noire, Howard W. Campbell Jr. apparaissait, le temps d'un chapitre, dans Abattoir 5 ; cette fois, il se raconte de la première à la dernière ligne du présent ouvrage : américain nazifié, propagandiste radiophonique effréné du 3e Reich capturé longtemps après la guerre par les Israéliens et en attente d'être jugé, voilà qu'il se prétend agent secret infiltré, qui profitait de son usage de la radio nazie pour passer des messages codés à l'intention des alliés. Où est la vérité ? Qu'importe... répond Vonnegut : ce qui a été fait est fait, nous sommes tous manipulés, et aucun acte individuel ne peut rien changer au monde lorsque le monde est fou. Démythifiante, profondément amère, concrétisant la faillite des idéologies et l'absurdité du patriotisme, cette fiction politique opte délibérément pour la gravité, contre le sarcasme. Mais le talent est toujours là ; décidément, Vonnegut est un grand, bonhomme.