L'Orchidée rouge de Madame Shan débute comme un roman porno, continue sur le mode d'un roman d'exploration, avec un trésor fabuleux à la clef, et se termine en roman de science-fiction, effleurant sans les toucher carrément l'uchronie et le space opera.
Lancés sur les traces d'un trésor présupposé par une fleur rouge, une orchidée, bien sûr, Francis et Eléa s'aventurent en Algérie. Ils ne trouveront aucun trésor à l'aboutissement de leurs pérégrinations mais des émotions fortes et des souvenirs inoubliables. Eléa redécouvrira son passé et sa véritable identité pas tout à fait humaine. Francis perdra sa compagne pour en gagner une autre et, contrairement à ses craintes légitimes, le change ne lui sera pas défavorable.
Ce roman est bien ficelé, bien écrit, mais sans personnalité.
Stop ! Là, je suis injuste. Je commence par critiquer un bouquin très correct dont j'ai apprécié la vitalité, la cohérence et l'écriture. Billy sait se servir du vocabulaire ; le sien est riche, son style équilibré, les deux s'alliant fort bien aux impératifs de l'aventure pure.
C'est moins imaginatif que Le rideau de glace, son précédent roman paru au Fleuve Noir Anticipation. Paradoxalement, c'est également plus réussi. Question d'équilibre.
Alain Billy a de l'avenir au Fleuve Noir. J'en mettrais mon sens critique à amputer...
Éric SANVOISIN
Première parution : 1/6/1988 dans Fiction 398
Mise en ligne le : 29/3/2003