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L'Otarie bleue

B.R. BRUSS


Illustration de René BRANTONNE

FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Anticipation précédent dans la collection n° 233 suivant dans la collection
Dépôt légal : 4ème trimestre 1963
Première édition
Roman, 186 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Format : 11,5 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction


Pas de texte sur la quatrième de couverture.
Critiques

[Critique commune de L'otarie bleue de B.R. Bruss et Le sang vert de Maurice Limat, Fleuve Noir Anticipation]

 

    Bruss écrit un peu trop, et la composition et l’écriture de ses romans s’en ressentent parfois. Il reste cependant une valeur sûre du domaine français, car jamais ses livres ne sont franchement médiocres, même s’ils se révèlent gris et ternes. Mais aussi, tous les quatre ou cinq romans, nous retrouvons l’auteur de Apparition des surhommes et de S.O.S. soucoupes.

    Bruss est de ces auteurs qui tournent le dos au roman-crise ; il n’est jamais aussi à l’aise que dans un sujet qui se déploie dans le temps, embrasse des années, sinon des décennies. Il est de ceux qui ont pleinement conscience qu’une crise galactique ne se dénoue pas en quelques mois, mais bien sur des siècles. Et comme il est également de ceux qui ne se bornent pas à narrer un bref épisode, mais qui embrassent l’étendue du conflit, il lui faut un demi-siècle au moins pour tendre et nouer les fils de son intrigue.

    Ainsi dans L’otarie bleue, qui comprend deux romans distincts, et même un troisième.

    Une race, venue du fond des espaces, apparaît à notre surface après une incubation de 10.000 ans. Et tout d’abord une guerre oppose ses membres aux humains. Leur premier contact fut établi avec une bonne bête brute d’homme, méfiant, haïssant tout ce qui est nouveau, fanatique de surcroît. (Tout pareil à ce paysan qui, il y a près de dix ans, tira sur de paisibles promeneurs, arguant pour sa défense qu’il les prenait pour des Martiens.) Le malentendu se dénoue, et les Terriens s’allient aux amphibies contre un ennemi commun, prenant part à cette lutte qui se prolonge depuis des millions d’années.

    Mais à côté de cette intrigue classique, se noue un roman d’amour, conté avec infiniment de tact et de délicatesse, entre un homme et une de ces otaries muée en ravissante humanoïde. Sujet trop rarement abordé que l’amour entre deux êtres à qui seule l’union spirituelle est permise, et qui soutient la comparaison avec J. H. Rosny dans Les navigateurs de l’infini.

    Ce souci de la construction et de l’écriture n’est pas égal chez tous les auteurs du Fleuve Noir. Et c’est dommage. Ainsi Le sang vert mutile un beau sujet : par mutation, un astronaute naufragé se mue en plante, devient, au cours des millénaires, un arbre gigantesque et pensant, dieu de ce monde qu’il a peuplé de serpents fleuris, d’oiseaux aux ailes feuillues, d’hommes végétaux.

    C’était un thème pour Henneberg, mais l’écriture, trop relâchée, vulgaire parfois, n’en fait qu’un banal roman d’aventures. Il y manque la magie du verbe, les mille nuances du vert, les couleurs cruelles des fleurs vivantes, les parfums entêtants et l’odeur de la sève.

    La série « Angoisse » nous offre de moins en moins de romans de SF. ou de fantastique. Ainsi les deux derniers volumes parus. Les nuits de Rochemaure et Mandragore, sont de bons récits de suspense, mais relèvent de Mystère-Magazine et non de Fiction.

Jacques VAN HERP
Première parution : 1/12/1963 dans Fiction 121
Mise en ligne le : 23/5/2024

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