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Sur la planète orange

Léonid ONOCHKO

Titre original : Na Oranjevoy Planete, 1959
Première parution : U.R.S.S. : 1959   ISFDB
Traduction de Pierre MAZEL
Illustration de Jean-Claude FOREST

HACHETTE / GALLIMARD (Paris, France), coll. Le Rayon fantastique précédent dans la collection n° 80 suivant dans la collection
Dépôt légal : 2ème trimestre 1961, Achevé d'imprimer : mai 1961
Première édition
Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Format : 11,7 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction

Éditeur : Hachette.


Quatrième de couverture
LA PREMIÈRE impression des trois astronautes russes qui se posent sur Vénus, est celle d'un monde couvert d'une végétation exubérante aux teintes orangées — au lieu du vert terrestre.
  Parmi les plantes géantes, les fleurs parfois carnivores de ces jungles étranges, hantées d'insectes et de reptiles monstrueux, ils ne tardent pas à découvrir les vestiges inattendus d'une antique civilisation.
  Et bientôt, les trois Terriens se trouveront mêlés aux péripéties d'une lutte mortelle que, depuis des âges, les Vénusiens soutiennent contre une race d'envahisseurs rapaces, les Jimurs, venus jadis d'un satellite disparu...
  Le premier roman de science-fiction russe publié dans « Le Rayon Fantastique ».
Critiques

    Dans le numéro d'avril 1956 de « The magazine of Fantasy and Science Fiction », Anthony Boucher concluait la chronique d'un livre d'Ivan Ifremov par la remarque suivante :

    « Quelle que soit la place que les Russes occupent par rapport à la nôtre dans le domaine scientifique, ils ont une bonne quarantaine d'années de retard en ce qui concerne la science-fiction. » Le présent roman – le premier ouvrage traduit du russe dans le « Rayon Fantastique » – n'apporte aucune raison particulière de réviser un tel jugement.

    L'édition française ne donne nulle indication sur l'année de parution de l'original. À en juger par diverses allusions à des théories scientifiques, et par la mention du nom de Hitler parmi les tyrans, il doit s'agir d'un roman relativement récent. Or, l'intrigue possède un caractère linéaire et simpliste qui évoque la science-fiction anglo-saxonne d'il y a une bonne quarantaine d'années.

    De quoi s'agit-il ? De trois astronautes russes qui atteignent les premiers la planète orange – Vénus – et des aventures dont ils sont les héros : exploration des restes d'une civilisation jadis florissante ; capture, pour l'un d'eux, par un peuple primitif ; découverte d'une race ayant réalisé une sorte de société idéale ; capture, pour un autre membre du trio, par les ennemis de ladite race ; évasion ; conflit au sein de la société idéale ; retour des trois astronautes à leur planète natale.

    Nous avons donc affaire avant tout à un space-opera (la structure sociale des Vénusiens n'est qu'esquissée de façon sommaire), avec des protagonistes conventionnels. Les trois explorateurs russes représentent en effet, à quelques variantes près, des types que l'on rencontre, sous des noms et des drapeaux différents, dans nombre de récits : le Commandant énergique, impassible en apparence mais profondément attaché à ses amis, le Professeur un peu distrait et qui s'occupe de sa science aux moments les plus inattendus – inattendus pour ses camarades sinon pour le lecteur – et enfin le Pilote sensible, courageux, un peu Grand Enfant par son impétuosité, et dont une Indigène tombe amoureuse. Ainsi qu'on le voit, il n'y a rien là de très original et, vers 1920, Edgar Rice Burroughs a maintes fois tiré un parti étourdissant d'une trame analogue à celle-ci. Les mondes de l'auteur américain, en dépit des ressemblances qu'ils présentaient entre eux, possédaient un relief et des couleurs auprès desquels ceux de « La planète orange » paraissent assez monotones. De plus, Leonid Onochko – ou, peut-être, son traducteur français, Pierre Mazel – mène le récit selon un paisible andante moderato, et l'attention du lecteur ne se trouve pas irrésistiblement attirée.

    La science-fiction, nous dit-on de plusieurs côtés, jouit d'une grande faveur auprès du public russe. Indirectement, ce roman peut expliquer en partie cette faveur : les trois explorateurs représentent différentes variétés du Savant, Héros de notre temps, peint en rose. Ils n'ont guère de faiblesses – sinon passagères – et sont largement pourvus de qualités telles que la loyauté, le courage, la persévérance et l'esprit de découverte. Ils constituent donc des sortes de projections idéalisées des jeunes lecteurs auxquels l'auteur s'adresse vraisemblablement. En même temps, ces personnalités idéalisées contribuent à attirer vers la science le public d'adolescents : l'accent est constamment mis sur le côté exaltant de l'aventure, sur l'émotion qu'il y a à découvrir du nouveau, ce qui ne peut manquer de susciter un écho favorable dans un pays où la recherche scientifique est l'objet de l'attention que l'on sait. Considéré sous cet angle, le roman de Leonid Onochko est intéressant, car il constitue une sorte de document. Mais, pour le lecteur un peu au courant de la science-fiction anglo-saxonne contemporaine, cette « Planète orange » ne s'élève pas au-dessus du niveau de la curiosité. Il ne semble guère probable que, dans la collection où elle paraît, les noms de Sturgeon, Asimov, van Vogt, Heinlein, Brown, Clarke ou même Carsac soient un jour oubliés au profit de celui d'Onochko.

Demètre IOAKIMIDIS
Première parution : 1/7/1961 dans Fiction 92
Mise en ligne le : 24/1/2025

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