John CHRISTOPHER Titre original : No Blade of Grass (aux USA) / The Death of Grass (en GB), 1956 Première parution : Michael Joseph, 1956ISFDB Traduction de Alain DORÉMIEUX
LIVRE DE POCHE
(Paris, France), coll. SF (1ère série, 1977-1981) n° 7045 Dépôt légal : 3ème trimestre 1979 Réédition Roman, 320 pages, catégorie / prix : 3 ISBN : 2-253-02244-6 Format : 11,0 x 16,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
Couverture : Pierre Faucheux / Dedalus / photo A. Choisnet.
Nous redoutons la guerre nucléaire, bactériologique, climatique.
Nous faisons bien souvent le cauchemar de l'holocauste final.
Mais cela peut commencer par un simple fait divers.
Quelques lignes anodines concernant un parasite végétal.
Une autre manière d'en finir plus insidieuse, plus douce.
La mort de l'herbe, la disparition des céréales, la famine.
L'écroulement de toute une civilisation rassasiée jusqu'alors.
Terre brûlée est la simple et atroce odyssée des derniers survivants de l'Europe en l'An 1 de la nouvelle barbarie.
Critiques
Le roman combine deux thèmes : celui de la catastrophe, qu'affectionnent les auteurs anglais depuis Wells et que Ballard a porté ultérieurement à la perfection onirique, et un autre plus lié à l'actualité de la guerre froide, celui de la survie. Comment survivre quand la panique va s'installer ? Ward Moore avait publié sur ce thème 3 novelettes dans Fiction, la première s'intitulait l'Aube des Nouveaux Jours (Fiction 23). Un individu et sa famille tentent par leur prévoyance personnelle d'échapper au sort commun, par le retour à un gîte champêtre protégé (un abri catastrophe). Ici, ce n'est pas la guerre, c'est la famine, amenée par un virus mutant qui s'attaque aux graminées (céréales et herbages) mais le résultat est le même pour le groupe en exode (cf Ravage de Barjavel). Dans une belle prose, que Dorémieux a fort bien rendue, on assiste à la lente montée des périls : analyse lucide de l'égoïsme de chacun, de l'impéritie des gouvernants, de leur lâcheté, de leurs complicités. L'exode, en revanche, c'est du déjà vu, et la transformation du brave ingénieur en « féodal » ou en capo mafioso laisse à désirer, malgré tout.