C'est jeudi, par exemple, sur la France. Et c'est la nuit, aussi, non seulement sur la France mais sur l'Union Sociale Européenne, dont fait partie la France.
Et la nuit est noire, brumeuse, pour le docteur Keyes qui prend place derrière son bureau du centre de psychothérapie de Grenoble.
C'est la nuit aussi pour Jorge Das Vila, l'anarchiste, au volant de cette voiture de police maquillée.
C'est la nuit pour le commissaire exécutant Lovskovitch qui se prépare, avec ses hommes, à donner l'assaut à cet immeuble de Metz occupé par des terroristes. Et qui a mal aux dents...
La nuit noire, qui peut d'une seconde à l'autre devenir toute rouge, sans que personne ne sache pourquoi.
Un récit qui commence à la station d'interbus « Andrevon » à Grenoble II et qui passe, entre autres lieux, par la rue « H-L Planchat » à Metz-III : deux clins d'œil significatifs, car Suragne réussit une fois encore à réconcilier politique-fiction et plongée dickienne dans les fantasmes, à marier enfers sociaux et enfers intérieurs. En dire plus, ce serait gâter l'admirable suspens, rendre moins prenant le cauchemar dans lequel nous sommes entraînés avec une poignée de personnages hurlants de vérité : un médecin aliéniste, un flic, un anarchiste, le gouverneur de la province France de l'Union Sociale Européenne...