Un truand, soumis aux radiations nucléaires lors d’un cambriolage, jouit d’étranges pouvoirs dont il prend peu à peu conscience : faculté de se dédoubler, d’errer invisible, de lire dans les pensées, d’imposer sa volonté à autrui. Tous ces dons, il les utilise afin de se protéger, de supprimer les témoins gênants, accomplissant les crimes les plus impossibles, entraîné par là à en commettre de nouveaux, grisé par sa puissance. De jour en jour son corps s’use davantage, une faim le tenaille qu’il ne peut assouvir, il lui faut du sang pour la satisfaire, le vampire s’éveille en lui. Finalement il sera tué par le médecin qui l’observe et a compris sa faute : vouloir rester à tout prix attaché à son ancien corps, alors que son nouvel être seul était normal.
Au total, roman qui est plus de la SF que du fantastique ; surtout, ce n’est ni un roman d’angoisse ni un roman de terreur, mais un excellent suspense. L’auteur est servi par ses lacunes mêmes : nous n’avons pas besoin qu’on nous décrive le monde où nous vivons, l’action seule importe, la suite des événements se pressant à un rythme haletant, renforcé encore par le récit à la première personne, qui rend mieux perceptible la montée de la folie dans le cerveau du personnage central. Une bonne réussite de l’auteur, préférable à ses romans de SF Voici peut-être la voie où il doit s’engager.
Jacques VAN HERP
Première parution : 1/5/1962 dans Fiction 102
Mise en ligne le : 29/12/2024