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SOS Lune
 
Arthur C. CLARKE
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   Omnibus   
(omn) /   Les Gouffres de la Lune , 1963    (A Fall of Moondust, 1961)
 
   Volumes de la série   
1 /   S.O.S. Lune , 1962    (A Fall of Moondust, 1961)
2 /   Naufragés de la Lune , 1962    (A Fall of Moondust, 1961)
Critiques

    Ce n’est sans doute pas un des grands Clarke ; nulle pensée métaphysique ou philosophique ne s’y révèle comme dans « Les enfants d’Icare » ou « La cité et les astres ». Tout comme dans « Earth-light », l’auteur se consacre tout entier à la peinture d’une tranche de vie des temps futurs. Il nous conte une histoire très simple : un véhicule lunaire se perd dans une poche de poussière, est retrouvé et sauvé. Il ne lui en faut pas plus pour remplir deux volumes de 184 pages, sans qu’on puisse y trouver une seule longueur. Cela n’est possible qu’en raison du métier très sûr de Clarke. Quoique certains pensent, écrire un roman de SF n’est pas différent d’écrire un roman ordinaire ; c’est seulement plus difficile. Il faut concilier à la fois l’intérêt scientifique, c’est-à-dire extérieur, de l’action, avec la peinture interne des personnages. Ce dosage, Clarke le réussit fort bien, tout comme il manie en maître le suspense. Suspense entretenu par une construction nettement cinématographique, faisant alterner les séquences plus ou moins longues, nous faisant passer des naufragés du Séléné au groupe des chercheurs et sauveteurs. Le découpage va même plus loin ; il n’est pas difficile de retrouver sous le récit les mouvements de caméra, et jusqu’à l’indication des gros plans. Et, comme de juste, chaque séquence se termine sur un point d’interrogation.

    Mais c’est là un côté purement mécanique de l’action ; le suspense est également entretenu du point de vue scientifique. Comment survivre dans le Séléné, comment le repérer, le relever ? Autant de questions trouvant leur réponse, non du fait du hasard ou de la volonté de l’auteur, mais selon des lois physiques connues, enseignées, mais dont les manifestations sont différentes sur la Lune. Ainsi le second engloutissement du Séléné, qui fait rebondir l’action, n’a rien d’un artifice, il est la conséquence logique et inéluctable de faits antérieurs ; chacun, lecteur ou acteur, pouvait le prévoir. S’ils ne le firent point, c’est que leur attention était distraite par d’autres préoccupations.

    Enfin les nombreux personnages sont bien typés, dotés de suffisamment de vie pour s’imposer au lecteur et lui faire souhaiter d’en connaître plus long sur chacun d’eux : l’astronome marqué par son enfance, l’affolé de soucoupes volantes, le commandant d’astronef à la retraite. Autour d’eux le cadre de la Lune, décrit avec art, conditionne l’action autant que les décisions des hommes. Enfin, Clarke sème partout un humour sous-jacent, né le plus souvent des situations elles-mêmes. Sauf dans le petit résumé du best-seller de l’époque : « L’orange et la pomme », œuvre d’une écolière de dix-sept ans, et relatant les amours d’Isaac Newton (Ike) et de Mrs. Gwynn.


Jacques VAN HERP
Première parution : 1/11/1962
Fiction 108
Mise en ligne le : 26/12/2024

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