Jimmy Guieu est l'un des maîtres de la Science-Fiction européenne. Pionnier de l'Ufologie (étude des OVNI), parapsychologue, spécialiste de l'ésotérisme et des sociétés secrètes, il a déjà écrit près de 80 livres traduits en de nombreux pays. Devenus introuvables, ces romans sont enfin réédités dans la collection SF « Jimmy Guieu ».
Quand des savants atomistes disparaissent de par le monde et que s'ouvrent des puits insondables engloutissant avions, bases militaires et centres atomiques, il y a tout lieu d'être inquiet, d'invoquer une attaque venue de l'espace... Et l'on peut ainsi se tromper loudement sur l'origine de la terrible menace...
L'idée que la science pourrait, un jour, conduire l'humanité à sa perte a été souvent exploitée en SF. Dans « Les êtres de feu » (Fleuve Noir), Jimmy Guieu la reprend vue sous un angle différent. Depuis quelque temps, des savants disparaissent un peu partout dans le monde, ce mystère s'accompagnant d'autres phénomènes scientifiquement, donc logiquement inexplicables. Le tandem de reporters Ted Erickson et Laura Wendell, héros des « Monstres du néant » du même auteur, établissent que ces disparitions coïncident généralement avec des expériences atomiques. De là à conclure que celles-ci ne sont pas du goût de tout le monde, il n'y a qu'un pas, que les deux jeunes gens franchissent allègrement. Mais leur article provoque une levée de boucliers dans les milieux de la Défense nationale. Le F.B.I. s'en mêle, les autorités tentent de museler la presse et la radio. Peine perdue car, cette fois, le mystérieux ennemi s'attaque aux agents secrets. Finalement Ted et Laura établissent, en compagnie de quelques amis, que le sous-sol de notre planète est occupé par des « êtres de feu », descendants des anciens Lémuriens, qui se sont adaptés au cours de milliers de siècles à leur actuelle existence, malheureusement menacée par les expériences nucléaires.
Le ton général du roman, sa fin en particulier, sont résolument optimistes et constructifs, ce qui ne peut qu'emporter mon adhésion totale. Sur le plan purement littéraire, l'ouvrage n'est pas exempt de quelques petites longueurs, l'action devenant par moments statique. Mais je ne pense pas que ce léger défaut, perceptible surtout pour le critique, puisse en quoi que ce soit diminuer le plaisir de l'aficionado, tellement celui-ci se sentira emporté par l'histoire. Le style, comme toujours chez Guieu, est d'une concision et d'une netteté exemplaires.
Igor B. MASLOWSKI Première parution : 1/1/1957 Fiction 38 Mise en ligne le : 12/9/2025