Vaincu par Souther, Kenshirô se remet lentement de ses terribles blessures.

     Mais pour lui permettre de fuir, Shû a décidé de se sacrifier au cours d'un ultime combat contre l'Empereur Sacré.

     Refusant de laisser son sauveur mourir à sa place, Kenshirô marche en direction du mausolée en croix, tandis que Toki et Raoh lui ouvrent le chemin.

     Mais pour battre son adversaire, il va devoir percer le mystère du sang de l'Empereur.

     Ce dixième tome de Hokuto No Ken se concentre sur le second duel opposant Kenshirô à Souther, le plus puissant des six maîtres du Nanto (rappelons qu'il a terrassé Kenshirô au terme de leur première rencontre — il est vrai, avantagé par un secret le protégeant des effets dévastateurs du Hokuto Shinken). De toute évidence, Buronson comptait faire de ce combat l'un des points culminants de la saga en posant un cadre théâtral et en multipliant les enjeux dramatiques : Shu, un maître du Nanto (aveugle) devenu l'ami de Kenshirô, subit un véritable martyr en posant la dernière pierre de la pyramide bâtie par les enfants esclaves de Souther. Dans le même temps, Kenshirô, répondant à l'appel mental de Shu, n'attend pas la fin de sa convalescence pour se mettre en route afin d'entamer le deuxième round contre Souther pendant que Raoh et Toki rejoignent la pyramide afin de ne pas rater l'affrontement entre leur frère et l'empereur du Nanto que Raoh, ignorant son secret, n'a pas encore osé combattre.

     Tout cela pour dire que cet épisode réunit quatre des plus grands guerriers de ce monde au même endroit, où les maîtres des deux plus puissantes écoles d'arts martiaux se battent sur une pyramide, sous les yeux de centaines d'enfants dont le sort dépend de l'issue du combat, alors même que leur protecteur (Shu) vient de subir un terrible calvaire pour les sauver. Au niveau de l'intensité, HNK atteint donc son sommet avec ce duel d'anthologie particulièrement ingénieux, les deux adversaires déployant des techniques incroyables. Enfin, sans vous dévoiler son issue, Buronson nous surprend encore une fois par la compassion dont il fait preuve pour ses « méchants » en adoptant une vision dénuée de manichéisme, dans la droite lignée de la culture asiatique (Yin & Yang, bouddhisme et tutti quanti).

     Tout comme l'épisode achevant la recherche de Julia par Kenshirô, cet épisode-charnière marque la fin d'une quête (la « punition » du Nanto déchu par l'héritier du Hokutô Shinken) au profit d'une autre (stopper les rêves de conquête de Raoh). Malgré toute les qualités de ce tome, sachez que la suite des événements réserve encore de grands moments (notamment le duel fraternel entre Raoh et Toki).