Ce onzième tome se concentre sur les rapports liant Raoh et Toki, beaucoup plus complexes qu'il n'y paraissait à première vue. L'histoire revient sur leur entraînement conjoint au Hokutô Shinken sous l'autorité de leur senseï et père d'adoption, Ryuken. À travers de multiples flash-back, nous découvrons ainsi l'enfance des deux frères, et le sens du sacrifice de Raoh confronté au cynisme de son maître ne peut que nous inciter à réviser notre jugement sur les deux personnages, après avoir pourtant assisté au massacre de Ryuken par Raoh dans les tomes précédents. En clair : le lecteur sera sans doute moins compatissant envers le vieux maître du Hokuto Ryuken assassiné par son élève Raoh, après avoir pris connaissance de la façon dont il l'a élevé.
Désormais, Raoh n'apparaît donc plus comme la brute épaisse et cruelle d'un manga typique. Sa personnalité humaniste se révèle au grand jour, et trouve son apogée après un duel d'anthologie contre son frère Toki. Ce combat, opposant deux des trois hommes les plus puissants au monde, est subtilement ponctué par ces fameux flash-back, pour mieux illustrer les liens indéfectibles unissant les deux hommes. La force brute de Raoh se confronte donc à la technique douce et harmonieuse de Toki, l'homme initialement choisi pour être l'héritier du Hokutô Shinken, mais la maladie due aux radiations de la guerre atomique rongent lentement son corps, et il devra livrer ses dernières forces dans la bataille pour sublimer son art.
Florent M. 15/12/2009
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