Et voilà, nous y sommes : ce treizième tome amorce l'ultime affrontement entre les deux derniers frères du Hokuto, Kenshirô et Raoh, à présent devenus les deux hommes les plus forts du monde (tous les autres s'étant joyeusement massacrés). Mais pour commencer, Buronson termine ce qu'il a commencé et nous livre la fin du combat entamé entre Raoh et Jûza, un duel apparemment anecdotique mais passionnant à suivre, tant les techniques des deux artistes martiaux diffèrent (force brute pour l'un contre improvisation pour l'autre). À cette occasion, Tetsuo Hara se lâche totalement en représentant parfois un Raoh de quatre mètres et aux poings grands comme des voitures mais, après tout, la fin approchant, autant s'en donner à cœur joie, c'est le moment ou jamais ! Au passage, l'auteur nous dévoile l'identité du général du Nanto, un secret de polichinelle que les lecteurs un tant soi peu perspicaces auront deviné depuis un moment déjà.
À ce stade, Raoh est au faîte de sa puissance, doté d'une force d'attaque démentielle et semble-t-il impossible à arrêter, mais tous les combats menés par Kenshirô contre les adeptes du Nanto et du Hokuto l'ont rendu exceptionnellement fort, selon le bon vieux principe nietzschéen (« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort »). Pourtant, les progrès de Kenshirô ne sont pas dus à l'apprentissage de nouvelles techniques mais à la découverte de l'essence même du Hokuto à travers les épreuves de la vie. Explications : la tristesse causée par la perte de sa fiancée et de ses amis, parfois morts en pur sacrifice pour lui permettre de poursuivre sa voie, l'ont guidé sur la voie des arcanes de son art. Son art martial, le Hokuto Shinken, se nourrit en effet de cette mélancolie pour développer les capacités de ses adeptes. Fort de cette tristesse que Raoh est incapable de ressentir, et secondé par l'âme de son frère défunt Toki (cf. tome douze), le seul homme supposé capable de battre le Roi du Poing va donc affronter ce dernier dans un combat anthologique, et dont le dénouement poindra dans le quatorzième tome en marquant du même coup la fin de la première saga Hokuto No Ken.
Héroïsme, sacrifice, montée en puissance, mélancolie, duels martiaux hautement techniques... Tous les ingrédients de Hokuto No Ken sont réunis pour un final en beauté, mais il faudra pour cela encore patienter un peu jusqu'au quatorzième tome...
Florent M. 18/03/2010
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