Buronson opère ici un schisme au sein du Hokuto, entre le Hokuto Shinken et son versant maléfique : le Hokuto Ryuken. L'Île des Démons est en effet gouvernée par trois maîtres du Hokuto Ryuken, séparés de leurs frères du Hokuto Shinken dans leur enfance et exilés sur cette île où ils ont ruminé leur vengeance. Après avoir vaincu, non sans mal, le troisième seigneur, Kenshirô décide d'accomplir la prophétie selon laquelle Raoh, son frère mort dans la première saga, viendrait un jour libérer l'île de son trio de tyrans. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que le second seigneur est également son frère de sang (et non adoptif comme Raoh ou Toki).
Ce dernier a vu ses souvenirs scellés par le grand maître du Hokuto Ryuken, qui l'affronte maintenant pour briser le sceau de sa mémoire et lui rappeler les liens l'unissant à Kenshirô, ce pour empêcher un combat fratricide et l'inciter à aider Kenshirô dans son combat futur contre Kaïoh, le premier seigneur de l'île. Car en effet, un problème se pose : Kaïoh est plus fort que Kenshirô. Malgré toute sa puissance et son expérience, l'héritier de la Grande Ourse ne fait pas le poids face à cet homme littéralement devenu démon, et « entré en Enfer ».
Vous l'aurez compris : les choses se compliquent. Buronson nous embarque dans un imbroglio de frères ennemis et d'écoles rivales. Mais il exploite une idée fort intéressante en faisant descendre de son pied d'estal Kenshirô, qui n'est plus, de fait, l'homme le plus puissant du monde, et l'ultime pratiquant du Hokuto. Sa seule chance de victoire sur Kaïoh va en effet constituer à retrouver l'essence du Hokuto originel, tel qu'il a été créé dans sa version la plus pure, et parer son aura démoniaque. Une trouvaille scénarisitique que l'on peut prendre comme une leçon d'humilité, une remise à niveau des compteurs, une façon de « désapprendre tout ce que l'on a appris » (dixit Yoda) et relancer une histoire dont l'enjeu, si son héros était invulnérable, perdrait de son intérêt.
Florent M. 27/07/2011
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