Dans ce deuxième tome, Wolfsmund reprend la formule à la base de son originalité : l'enchaînement d'intrigues courtes et solides conclues par l'inexorable entrée des protagonistes dans « la gueule du loup », passage obligé à travers le Col du Loup, gardé par le machiavélique (mais néanmoins jovial) Wolfram. Pour commencer, ce volume relate les déboires d'un aubergiste pathétique fiancé à une magnifique jeune femme obsédée par les bijoux ; le second sketch se concentre sur la « Patronne », propriétaire de l'auberge située tout près du col, et membre active de la rébellion contre l'oppression autrichienne (présente sur la couverture, qui spoile méchamment l'histoire).
Nous retrouvons ici les mêmes qualités que dans le premier tome, l'effet de surprise en moins : un dessin au trait naïf contrastant avec la cruauté du propos. La cruauté, parlons-en : ce manga, l'air de rien, est peut-être l'un des plus choquants actuellement sur le marché, dans sa volonté de dépasser les limites. Et Wolsfmund va loin, très loin, sans doute trop loin. Libre à vous d'apprécier, mais il est rare que je me sente à ce point mal à l'aise à la lecture d'une BD, tous genres confondus. D'où la nécessité de rappeler que, malgré son graphisme candide, Wolfsmund se destine à un public averti.
Florent M. 26/06/2012
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