Space opera, hard science et religion. Denis Bajram mène un projet très ambitieux, d'une ampleur inhabituelle. Après un excellent premier tome, le deuxième volume avait achevé de nous convaincre de l'exceptionnelle qualité de cette série : il fallait oser mettre en images cette histoire de mur spatial infranchissable et de wormhole (trou de ver) artificiel, capable de sectionner une planète. Bajram réussit l'exploit de la rendre parfaitement crédible, sans oublier la dimension humaine au milieu de ces planètes qui volent en éclat.
Ce troisième tome est tout aussi dense que les précédents et riche en révélation : nous apprenons enfin les origines du mur et de cette « guerre » qui porte bien mal son nom. L'intrigue joue cette fois avec les distorsions spatio-temporelles provoquées par le wormhole : elle fait une boucle avec les événements des albums précédents et affronte les problèmes posés par le voyage temporel et son fameux paradoxe. Plongés de l'autre côté du rideau, les personnages y retrouvent Balti avant sa mort. Peuvent-ils le sauver ? Cela ne risque-t-il pas de mettre en péril l'univers tout entier ?
Nous signalions pour le second tome que les personnages s'écartaient des stéréotypes mis en place dans le premier album – une bande de mercenaires en quête de rédemption. Cela se confirme dans ce nouvel épisode, où les caractères sont de plus en plus complexes et contradictoires.
Il est désormais évident que le scénario a été soigneusement préparé à l'avance, car les jeux temporels nécessitent une grande rigueur si l'on veut éviter de perdre toute cohérence. Pour l'instant, tout est remarquablement maîtrisé, et l'on se demande bien quelles surprises nous réservent les trois tomes à venir.
A ne pas manquer !
Pascal Patoz nooSFere 17/06/2001
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