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Album
Deuxième Acte
Série : Zéro Absolu    Album précédent tome 2  Album suivant

Scénario : Richard MARAZANO
Dessins : Christophe BEC
Couleurs : Angélique CESANO

Soleil , décembre 1998
 
Cartonné
Format 315 x 225
48  pages  Couleurs
ISBN 2-87764-808-7
Voir une planche.
Couverture
 
Quatrième de couverture

« Vous aussi, humains, il vous arrive à votre insu d'être les propres auteurs de votre perte. »
(Esope, in L'âne portant du sel.)          

     Pour le commando isolé dans une bas scientifique perdue sur Sibéria, lointaine planète glaciaire livrée aux conditions les plus extrêmes, ce qui ne devait être qu'une mission de routine tourne bientôt au cauchemar.
     Ces neufs hommes et femmes en sursis, isolés pour vingt-quatre heures, vont tisser des liens aussi intenses qu'éphémères. C'est la mission Zéro absolu, une mission où l'on autorise cent pour cent de pertes humaines, mais aucun dégât matériel.

 
Critiques
     "Des images, un mensonge de réalité, voilà ce à quoi on est forcé de se rattacher" (page 34).

     L'intrigue est assez simple : il s'agit d'un huis clos étouffant où l'ombre de la mort plane sur une poignée d'individus, où l'on ignore encore d'où vient la menace, où la paranoïa monte et où les individus finissent par s'entre-déchirer...
     Mais les auteurs en profitent pour nous convier à une curieuse réflexion sur l'image. En effet, en marge du récit linéaire, qu'accompagnent des images montrant les personnages en gros ou moyen plan, dans un éclairage fortement contrasté et sur des fonds colorés souvent sombres, les auteurs glissent d'autres cases ou planches dont le rapport avec l'histoire centrale n'est pas évident... Ici la crucifixion du Christ, là une image tirée de Maus, ailleurs une scène issue de X-files ou de Jerry Spring... Des monstres rougeoyants et flous surgissent, contrastant avec des vidéos striées ou avec une planche en costume d'époque, autant de styles graphiques différents...
     Intrigant, ce procédé oblige à une relecture de l'histoire principale. Chaque case décalée agit comme une image subliminale qui modifie le sens des autres cases. Avec ce jeu de références, le lecteur doit mettre en jeu philosophie, histoire ou psychanalyse pour tenter d'interpréter ce flot visuel.
     On en sort un peu dérouté, voire agacé, mais aussi amusé et émoustillé, et désireux de savoir où tout cela va bien pouvoir nous mener... Le résultat est donc original et intéressant, mais à réserver sans doute à des lecteurs avertis et curieux, cherchant à sortir des sentiers battus.

Pascal Patoz          
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