Polstar est parvenu à ses fins et a tué le Mérou. Il est ainsi devenu l'ennemi public numéro un. Mais qui était vraiment le Mérou ? Continuant sur sa lancée, Polstar flingue à tout va et il ne fait pas bon se mettre sur son chemin. Son regard n'exprime plus qu'une haine sauvage. Pourtant, sa rencontre avec Abigail, une petite fille enlevée pour servir de jouet au psychopathe, va réveiller en lui un soupçon d'humanité. Avec le Monkey, un mercenaire à la tête d'une armée de singes, il décide de s'attaquer aux trois Sages.
Les balles sifflent, les grenades explosent, le sang gicle, les cervelles s'éparpillent : ce deuxième album est encore plus violent que le premier, au point qu'un certain malaise gagne le lecteur. Voir un personnage de bande dessinée de type « pour enfant » se conduire de cette façon provoque un curieux sentiment de rejet, comme s'il était injuste qu'une violence réaliste fasse ainsi intrusion dans le monde protégé et idéalisé de l'enfance. Ce contraste est décidément intéressant, car il oblige à considérer l'image de la violence avec un autre oeil.
Toujours aussi efficace, l'album s'achève sur la terrible manipulation auquel le psychopathe se livre sur de jeunes enfants, une forme de torture psychologique particulièrement cruelle. La dernière case, terrible et inattendue, vaut presque à elle seule la lecture de l'album, car elle va jusqu'au bout d'un cliché habituel de la confrontation entre le bon et le méchant... Saisissant !
Pascal Patoz nooSFere 10/10/2001
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