Un ciel toujours bleu. Grâce au contrôle climatique, le futur ne ressemblera pas au sombre Blade Runner mais à des vacances permanentes, avec de belles plages, une végétation luxuriante et de jolies filles en shorts moulants et bustiers bien garnis. Cette vision optimiste de l'avenir climatique ne s'étend pas à l'avenir des sociétés. Si La Havane est devenu la plaque tournante de l'économie mondiale, les Etats Unis — devenus les Etats Chrétiens d'Amérique — se retrouvent au contraire sous le joug d'une dictature xénophobe et puritaine (« Le problème avec les américains, c'est que ces gens-là sont aussi stupides que paranoïaques » lit-on page 20 en une généralisation quelque peu rapide...). De plus, la surpopulation pose quelques difficultés, ce qui incite l'humanité à préparer la terraformation de Mars.
On a déjà évoqué dans la chronique du premier album les références qu'évoque Moréa. Celles au Cinquième élément n'est pas dissimulée (voir les deux cases inférieures gauches de la planche 38), mais on pense toujours aussi à Highlander et à Largo Winch. Ajoutons désormais un peu de Planète rouge, avec l'irruption d'une algue censée créer une atmosphère sur Mars. Ce cocktail peut paraître surprenant, mais le résultat est finalement assez sage et classique, doté d'un parfum plutôt agréable. Même si rien n'est fondamentalement original, ce mélange d'exotisme, d'action et d'intrigues variées (économiques, scientifiques, mystiques...) sur fond de manichéisme assumé (bien contre mal, science contre religion, savoir contre obscurantisme, bons immortels contre méchants immortels) est efficace.
Bref, une BD à grand spectacle, nerveuse et très sympathique, dans la droite ligne du premier épisode.
Pascal Patoz nooSFere 01/07/2002
|