Dans ce tome qui se situe à l'époque « potron-minet », c'est-à-dire à l'aube du Donjon, nous retrouvons le jeune Hyacinthe, héros de La Chemise de la nuit, dont le château familial se transforme peu à peu à mesure que le docteur Hippolyte le peuple de créatures monstrueuses de plus en plus bizarres. En ville, la vie estudiantine suit son cours. Horous travaille sa nécromancie, mais chaque nuit, il devient un séducteur irrésistible, capable de satisfaire n'importe quelle grosse cochonne — au sens littéral de l'expression bien sûr. Le problème est qu'il n'a ensuite plus aucun souvenir de ses activités nocturnes... Serait-il possédé ? Quant à Alcibiade, élève gnomoniste, il n'est accepté dans le dortoir des nécromanciens qu'à la condition d'aider Tristan Chambon à réussir ses examens. Or, ce Tristan est un débile profond... très profond.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les albums du Donjon continuent de paraître à un rythme effréné, sans que la qualité générale en pâtisse. Certes, certains sont un peu moins bons que d'autres, mais aucun n'est médiocre. La Nuit du tombeur se situe même parmi les meilleurs. Nous y retrouvons l'ambiance d'un savoureux pastiche des romans d'apprentissage, à la fois original, drôle et intelligent. Aucune fausse note n'est à déplorer dans un excellent scénario qui se paie le luxe de mener plusieurs intrigues de front et de les boucler astucieusement en un seul volume, preuve de la densité de l'intrigue.
Au dessin, J.-E. Vermot-Desroches respecte scrupuleusement l'univers créé par ses prédécesseurs et, s'il est très difficile de déceler une touche personnelle dans cet album qui pourrait être signé Sfar ou Blain sans que cela ne choque personne, cet opus est graphiquement, là aussi, l'un des plus réussi de la série.
Bref, un indispensable... qui peut, notons-le, se lire indépendamment de la série comme pour la plupart des Donjon.
Pascal Patoz nooSFere 01/03/2003
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