Ce cinquième tome marque la fin du premier cycle. Il s'agit donc d'un album décisif où les révélations sont nombreuses : on y apprend ce que signifient les rayons, comment les utiliser, mais aussi qui les a conçu et dans quel but... Après un quatrième album un peu superflu, voilà qui est bienvenu. Reste à savoir si les réponses apportées sont satisfaisantes. Les mystérieux rayons de lumière sont en effet un phénomène si extraordinaire qu'il paraît difficile que le scénariste s'en sorte facilement. C'est pourtant chose faite, avec l'apparition d'une entité cosmique dont la nature et les pouvoirs dépassent l'entendement humain. Il est certain que les amateurs de hard science seront déçus, car, si elle autorise davantage de fantaisie, cette explication coupe court aux questions sur la nature physique des rayons. Il faudra donc que le lecteur accepte de se laisser prendre au jeu du mysticisme sous-jacent pour être convaincu — ce qui n'est pas forcément aidé par le choix de représenter l'entité sous la forme d'une super-vague, comme celle que les surfers illuminés peuvent attendre dans l'espoir d'être conduit vers un monde meilleur. Néanmoins, il fallait faire des choix, et ceux des auteurs se défendent. La série va continuer avec un second cycle, où Jacob est d'ores et déjà désigné pour sauver le monde d'une sorte de créature qui a déjà tenté de détruire la planète bien avant l'apparition de l'homme. On s'oriente donc vers une sorte de combat fantastique entre des « Grands Anciens » quasi lovecraftiens, anciennes entités immortelles et inconcevablement supérieures à l'homme. On pourra aussi en faire une interprétation religieuse, faisant de la super-vague un dieu — LE Dieu — et de la créature chaotique un démon ou un ange déchu. On pourra donc s'estimer trahi par le fait que les rayons n'ait pas une explication purement rationnelle, alors que le ton des premiers albums le laissait supposer, ou au contraire apprécier le changement imprévu d'orientation, un de plus dans la série. On pourra également trouver que c'est beaucoup de complications et de mystères pour pas grand chose. Néanmoins, ApocalyseMania manipule un certain nombre d'idées intéressantes, et, bien que la série soit assez inégale, on peut apprécier de se laisser ballotter par ces rebondissements plutôt rocambolesques. Au choix du lecteur...
Pascal Patoz nooSFere 01/03/2004
Kandahar, l'homme le plus intelligent du monde, a enfin décrypté le message caché dans les quatre mystérieux rayons qui traversent la Terre. Il découvre l'entité qui se trouve à leur origine, ainsi qu'une terrible nouvelle pour l'humanité... Après une série de péripéties initialement sympathiques mais a posteriori complètement inutiles, ApocalypseMania (du moins le premier cycle) se termine par une révélation mystico-pathétique qui serait risible s'il n'avait fallu cinq tomes pour en arriver là. (note : Beeurrk, yavrémendégueu...)
Philippe Heurtel Bifrost n°34 01/04/2004 Mise en ligne le 15/09/2005
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