Désespéré par la libido insatiable de son maître Héraclès, Socrate le chien parlant emmène celui-ci à la rencontre d'Ulysse, modèle d'un amour fidèle et inaltérable... Pas de chance, Ulysse a justement déserté le domicile conjugal et à peine arrivé Héraclès se voit obligé de consoler Pénélope : « C'est le fils de Dieu, c'est une reine de haut lignage. Ils ne devraient pas profiter de l'occasion. Ils profitent de l'occasion. » En plus, voilà Télémaque qui surprend les deux amants. Héraclès le tue et s'enfuit sur le premier bateau en partance, celui justement où Ulysse s'est caché...
Si le premier tome de cette série était davantage constitué de planches quasi indépendantes, Ulysse possède une intrigue suivie, à la manière du Chat du rabbin. A vrai dire, elle demeure un fil conducteur assez mince, une fantaisie légère qui sert de prétexte à des commentaires philosophico-ironiques sur l'humanité, l'amour, la guerre et toutes ces sortes de choses. Sfar y prend beaucoup de liberté avec les mythes, au point qu'Ulysse en vient à tailler une pipe à Héraclès... Quant au poète Homère, qui ne raconte que des histoires d' « amour impossible qui conduit à une guerre », il est ici le cyclope qu'Ulysse a aveuglé pendant son Odyssée. Quant au chien Socrate, il acquiert une sorte de liberté, celle de changer de maître à sa convenance, voire même, qui sait, celle de n'avoir « ni dieu ni maître ».
Ce deuxième album est largement iconoclaste, irrévérencieux et impertinent. En un mot : irrésistible !
Pascal Patoz nooSFere 15/12/2004
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