Drazen, l'enfant né de l'amour défendu entre le magicien Lancaster et Maria, une non-magicienne, a été enlevé et enfermé dans un labyrinthe où il a oublié ses origines. Devenu à son tour magicien, le voilà envoyé en mission aux trousses de son propre père. Celui-ci a enlevé Anja, l'amie d'enfance avec qui Drazen demeure lié par le biais des rêves, et projette de tenter une expérience inédite visant à ressusciter Maria...
Comme nous le soulignions précédemment (lire la critique de Drazen), les deux camps qui s'opposent ne représentent pas le Bien face au Mal, aussi les choix de Drazen ne sont-ils pas simples. Va-t-il demeurer fidèle aux magiciens qui cherchent à préserver l'humanité, ou accompagner son père dans ses errements dictés par l'amour ? Peut-il refuser cette chance de revoir sa mère ? Sa relation avec Anja ne le condamne-t-elle pas d'emblée à devenir lui aussi un paria ? Tout l'intérêt de cette situation est qu'il n'y a pas de réponse univoque à ces questions. Drazen va tenter de composer avec les divers éléments de cette histoire, au risque de se mettre lui-même en péril...
En parallèle, Lancaster poursuit son but avec détermination, désireux d'une part de retrouver sa famille et d'autre part de se venger des magiciens. Son activité clandestine plonge brutalement l'Europe dans une obscurité totale, l'électricité ayant « tout simplement disparu du milieu ambiant » (p.44). Une disparition toutefois incomplète, puisque curieusement les phares des voitures et autres engins fonctionnent toujours, ce qui ne paraît guère logique vu l'explication donnée. Drazen et Anja vont donc traverser une Rome livrée à des bandes de pillards, où l'on se bat pour une boîte de biscuits. Des scènes plutôt inattendues dans une histoire de magiciens, ce qui prouve une fois encore l'habileté d'un scénario malin et surprenant, agréablement illustré par un trait dont on constate encore la grande lisibilité et l'élégante pureté.
Bref, l'excellence et l'originalité de cette série de fantasy urbaine se confirment. A suivre...
Pascal Patoz nooSFere 21/09/2005
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