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Album
Résurrection
Série : Spawn    Album précédent tome 1  Album suivant

Scénario : Todd McFARLANE, Frank MILLER, Alan MOORE
Dessins : Todd McFARLANE
Couleurs : Steve OLIFF, OLYOPTICS, Reuben RUDE

Delcourt , coll. Contrebande, mai 2006
 
Cartonné
Format 264 x 173
Couleurs
ISBN 2-84789-881-6
 
Quatrième de couverture
     Le lieutenant-colonel Al Simmons était un agent des Forces Spéciales. Exécuté par ses supérieurs, et parvenus aux Enfers, il signe un pacte qui doit lui permettre de retrouver Wanda, son épouse. Victime d'un marché de dupes, il est ressuscité sous la forme d'un Hellspawn, une créature chargée de mener les hordes infernales contre les armées célestes...

     Surgi des profondeurs infernales au début des années 90, Spawn, toujours en quête de rédemption, trouve enfin une édition digne de sa renommée. Découvrez pour la première fois l'intégrale des aventures du personnage emblématique du comics indépendant dans cette édition de plus de 250 pages entièrement remastérisées.


 
Critiques
     Créé en 1992, Spawn est un super-héros, certes, mais pas un super-héros tout à fait comme les autres. D'abord, comme le rappelle Frank Miller dans la postface, « Spawn n'est pas juste une incursion dans l'imagination inventive et un peu démente du scénariste-dessinateur Todd McFarlane, même si ça y ressemble beaucoup. Spawn est un morceau de l'Histoire des comics, et un gros morceau. »
     En effet, comme Miller l'explique en détail, Spawn est le symbole de la réussite possible des comics « indépendants » et du respect du droit d'auteur face à l'industrie Marvel. Un morceau d'Histoire pas totalement idyllique, toutefois, puisque les créateurs réunis sous le label Image Comics n'ont au final pas réussi à s'entendre durablement quant à la paternité des personnages créés en collaboration. Une mésentente qui nous prive, dans cette première « intégrale », des épisodes 9 et 10 respectivement scénarisés par Neil Gaiman et Dave Sim — alors que l'épisode scénarisé par Alan Moore et celui par Frank Miller sont bien présents.

     Spawn a d'autres originalités. Le héros est un ex-agent des forces spéciales, qui a été conduit à mener des actions pas toujours très propres. Même s'il a agit théoriquement au service du pays, c'est un tueur, qui fut lui-même assassiné par ses employeurs, à la conscience encore plus sale. Voilà qui donne une image peu glorieuse des agences gouvernementales américaines. De même, lorsque Spawn ressuscite, après avoir passé un pacte avec une créature diabolique, il se réfugie dans les bas-fonds, parmi les SDF les plus démunis, image encore peu flatteuse d'une Amérique plus réaliste que celle de Gotham City.
     A sa renaissance, Spawn est amnésique et n'a plus d'autre visage qu'une atroce face carbonisée, car il n'a pas bien pris garde aux petites clauses ni aux interprétations possibles du pacte infernal. Animé par un amour dévorant pour sa femme — toujours vivante, elle, et donc sagement remariée — , il souffre et se lamente, tel le Fantôme de l'opéra et ses variantes. Ce côté torturé et quelque peu emphatique pourrait être pesant, si McFarlane n'y avait pas ajouté une bonne dose d'humour... Ainsi, lorsque Spawn parvient à utiliser ses pouvoirs pour se façonner un nouveau visage, il ne peut se faire que blanc, alors qu'il était noir dans sa vie antérieure. Et ce détail lui est absolument insupportable, d'autant plus qu'il prend l'apparence d'un surfeur californien, bellâtre aux belles boucles blondes... !
     Cet humour se manifeste de bien d'autres manières, par exemple dans les personnages secondaires, comme le couple de flics et surtout le Violator, monstrueuse créature qui peut prendre l'aspect d'un vieux clown bedonnant assez décalé. Ou encore dans la comparaison de la qualité des informations délivrées par trois chaînes télévisées aux tons très différents.
     Là où Spawn rigole moins, c'est face au crime. Il combat sans états d'âmes la mafia et les sadiques, sans se remettre en question ni s'interroger sur son droit à mener une justice parallèle. A ce niveau, il demeure dans la pure tradition.

     Mais Spawn ne serait pas aussi essentiel sans le dessin spectaculaire de Todd McFarlane. Quelque 260 planches explosives et inventives, dont pas deux qui soient semblables ni redondantes. Un véritable festival graphique qu'on peut feuilleter à loisir pour le seul plaisir des yeux.

     Bref, n'hésitez pas à vous procurer cette édition intégrale « remastérisée » : Spawn est aujourd'hui un classique de la BD mondiale.


Pascal Patoz          
nooSFere          
12/06/2006          


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