Chose promise, chose due : ce deuxième tome consacré à l'histoire de Raoh, frère (d'adoption) aîné de Kenshirô, maître du Hokuto Shinken, nous révèle son affrontement resté jusque-là inédit contre Souther, l'Empereur Sacré du Nanto Seiken.
Si vous n'êtes pas familier du manga, quelques précisions s'imposent peut-être pour rendre plus clair ce charabia : il existe, dans le monde apocalyptique de Hokuto No Ken, deux écoles principales d'arts martiaux, nées en Chine il y a plusieurs millénaires. La principale est le Hokuto Shinken, destiné à détruire le corps humain de l'intérieur en pressant des points vitaux. Cet art de tuer est si terrible qu'un seul héritier est autorisé à la pratiquer. Dans HNK, l'héritier du Hokuto est Kenshirô, qui a partagé son entraînement durant toute son enfance avec trois frères d'adoption : l'aîné, le terrible Raoh, dont l'ambition n'a pas de limites, le doux et attentionné Toki, le plus doué des frères, écarté de la succession après s'être sacrifié pour Kenshirô en se laissant irradier par la poussière radioactive d'une explosion atomique, et le fourbe Yagi, qui n'hésite pas à utiliser des armes à feu, contre tous les principes du Hokuto. La constellation du Hokuto est la Grande Ourse.
La seconde école est celle du Nanto Seiken, qui détruit le corps de l'extérieur. Elle compte cent huit disciples et autant de techniques, mais il n'existe que six maîtres qui représentent les étoiles de la constellation de la Croix du Sud, géographiquement opposée à la Grande Ourse. Parmi ces maîtres, il en est un, placé sous l'étoile du commandement, qui surpasse les autres : Souther, dont la technique est entièrement vouée à l'attaque (il n'utilise d'ailleurs aucune position défensive). Bien que le Nanto soit techniquement inférieur au Hokuto, Souther est le seul à pouvoir rivaliser avec les experts de cet art, et notamment avec Raoh dont il fut autrefois l'ami. Dans la série régulière, HNK, deux combats opposent Kenshirô et Souther. Fait exceptionnel, Kenshirô perd le premier, et passe à deux doigts de la mort car il ignore encore le secret de Souther qui lui évite d'être affecté par les attaques du Hokuto. La Légende de Raoh se situant avant cet affrontement, et Raoh étant alors plus puissant que Kenshirô, vous comprenez maintenant tout l'intérêt de la rencontre Souther/Raoh.
Ce deuxième tome nous relate donc ce duel, évidemment impressionnant mais malheureusement trop vite avorté, mais revient aussi sur certains événements telle la rencontre de Raoh avec ses deux acolytes ou bien la création de la prison de Cassandra, où il enfermera plus tard son frère Toki, dont la conclusion du tome laisse présager qu'il aura un rôle à jouer dans le prochain volume. Loin d'être un gadget dispensable, La Légende de Raoh s'affirme donc de plus en plus comme un véritable complément à la saga HNK, en nous révélant des passages inconnus du manga tout en restant parfaitement cohérent. Cette façon de revisiter une histoire vieille de quinze ans apporte un sacré dépoussiérage au manga, auquel doit beaucoup le trait particulièrement dynamique et agréable de Osada. Les auteurs semblent ainsi décidés à tout nous apprendre du parcours de Raoh, point par point, en ponctuant chaque tome par une rencontre avec un personnage connu de la série : si vous êtes fan, vous ne pourrez que vous en délecter.
Florent M.
17/12/2008
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