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Album
Les Foudres d'Hypsis
Série : Valérian, Agent Spatio-temporel    Album précédent tome 12  Album suivant

Scénario : Pierre CHRISTIN
Dessins : Jean-Claude MEZIERES
Couleurs : Evelyne TRANLE

Dargaud , 1985
 
Cartonné
Format 295 x 225
48  pages  Couleurs
ISBN 2-205-03032-9
 
Quatrième de couverture
     Dans cet album, la suite des Spectres d'Inverloch, au château du même nom, on s'inquiète d'une menace de catastrophe nucléaire susceptible de balayer la civilisation terrienne en 1986 (ainsi que le raconte le premier album de Valérian, La Cité des eaux mouvantes).
     Derrière les anomalies qui se multiplient, une présence lancinante : celle de la mystérieuse planète Hypsis. Une équipe hétéroclite réunissant trois Shingouz amateurs de boissons frelatées, un Glapum'tien très fort en mathématiques et un lord anglais ancien pilote de chasse de la seconde guerre mondiale va s'envoler avec Valérian et Laureline.
     C'est sur Hypsis que se nouera le destin de la Terre. Car pour que celle que nous connaissons aujourd'hui échappe au cataclysme, il faut que la Galaxity du futur, qui était née de ce cataclysme, disparaisse !
     Publié en 1985, Les Foudres d'Hypsis est l'un des albums prémonitoires de la série Valérian. Car — faut-il le rappeler — c'est en 1986 qu'a eu lieu la catastrophe nucléaire... de Tchernobyl !
 
Critiques
     L'album fait suite à Les spectres d'Inverloch, sorti en 83. Il a donc fallu deux ans pour savoir quel danger menaçait Galaxity (si l'on n'est pas lecteur de Pilote). Ce ralentissement dans le rythme des parutions correspond curieusement (ou pas) à un ralentissement du rythme de l'action... Western de l'espace à ses débuts (et bien avant La guerre des étoiles qui a tellement fait fulminer Mézières !), Valérian est devenu au fil des ans, et selon l'évolution de Christin, une saga nettement plus intériorisée, mi-politique mi-philosophique, et faisant place à un humour plus sophistiqué.
     Les foudres d'Hypsis accuse ces tendances, même en comparaison avec l'album précédent, qui contenait de belles pages extra-terrestres (sur la planète Glapun't), et possédait un beau rythme interne scandé par les actions parallèles des personnages en passe de se rejoindre. Dans Les foudres, tout le monde, Terriens du présent et du futur et extra-terrestres sont réunis et, il faut bien le dire, passent beaucoup de temps en bavardages. L'humour est parfois un peu lourd (avec les Shingouz caricaturaux), et la résolution finale, à la Sheckley sans doute (le sort de la Terre est entre les mains d'une Trinité, ou d'un triumvirat Père-Fils-Saint Esprit des plus laïcs), me parait tomber à plat. Même le dessin de Mézières semble parfois relâché sur les détails, comme si le graphiste faisait tellement confiance à sa virtuosité qu'il passait un peu vite sur ses planches...
     Alors quoi ! Un « album du mois » carrément médiocre ? Je n'irai pas jusque là ! Valérian est, et reste une des deux très grandes séries de SF françaises (avec Les naufragés du temps de Paul Gillon), et tous les amateurs garderont à jamais cette saga au chaud dans leur esprit. Il n'empêche que Les foudres sent la fatigue de ses auteurs, leur irrésolution aussi. Ce n'est par hasard si Galaxity sombre dans la brume de l'inexistence et si Valérian et Laureline se retrouvent, à la fin de l'album, coupés à jamais du futur. Ce n'est pas par hasard non plus si l'épisode est ancré sur la thématique catastrophiste de La Cité des eaux mouvantes, première véritable apparition de nos deux héros. Retour à zéro, alors ? Ou fin de série ? Autant que la lassitude, Les foudres d'Hypsis sent aussi la nostalgie, celle d'une saga des étoiles qu'il est désormais difficile de retrouver, et qui se clôt par une gaudriole — ce Dieu le Père à l'allure d'un mafioso de troisième ordre. Oui, si ce dernier (mais bien sûr on espère qu'il ne sera pas véritablement le « dernier ») Valérian nous touche, c'est par sa lecture en creux. Signe d'époque...

Jean-Pierre Andrevon          
Fiction n°371          
01/02/1986          


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