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La Boite à maléfices de Robert Bloch

Robert BLOCH


Illustration de Jean-Pierre SÉNAMAUD

CASTERMAN , coll. Autres temps, autres mondes - Anthologies
Dépôt légal : janvier 1981
Première édition
Recueil de nouvelles, 234 pages
ISBN : 2-203-22632-3
Format : 13,5 x 20,5 cm
Genre : Imaginaire


Autres éditions

Sous le titre La Boîte à maléfices   POCKET, 1989

Quatrième de couverture
     Célèbre comme auteur du roman dont Alfred Hitchcock a tiré Psychose, un des films les plus impressionnants du maître du suspence, Robert Bloch est resté jusqu'à ces dernières années un auteur relativement méconnu, du moins dans notre pays.
     Dans le domaine du récit de terreur, que celle-ci emprunte les voies du fantastique, de la science-fiction ou du réalisme « policier », Robert Bloch est pourtant quelqu'un d'aussi important que Bradbury, Sturgeon ou Matheson. Plus important, peut-être, dans la mesure où la vitalité qui l'anime depuis plus de quarante prolifiques années — car il a commencé à publier très jeune — fait de lui une figure dominante du fantastique moderne en même temps que décisive de son évolution. On lui doit notamment d'avoir largement contribué à le dégager de l'écrasante influence de Lovecraft — qu'il a d'abord subie comme beaucoup d'autres jeunes écrivains des années trente. Avec Bloch, la terreur ne vient plus de l'extérieur, mais de l'intérieur, des maladies de l'esprit et des monstres ou aberrations qu'elles engendrent ; le décor « gothique » cède le pas à l'univers du quotidien ; la réalité qui est la nôtre devient le territoire privilégié de l'inquiétude par la grâce d'une imagination où l'ingéniosité le dispute à l'humour. Rassembler des récits typiquements « blochiens », qu'ils relèvent du fantastique, de l'insolite ou de la SF, tel est le principe qui a présidé à la composition de cette anthologie, hommage partiel mais significatif à une oeuvre de nouvelles rigoureusement exemplaire.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Jacques CHAMBON, Préface, pages 11 à 18, préface
2 - Monsieur Steinway (Mr. Steinway, 1954), pages 19 à 34, nouvelle, trad. Marie CAZENAVE
3 - Console-moi, mon robot (Comfort Me, My Robot, 1955), pages 35 à 49, nouvelle, trad. Jean-Marie DESSAUX
4 - Maudit sois-tu, docteur Fell (I Do not Love Thee, Dr. Fell, 1955), pages 50 à 62, nouvelle, trad. Jean-Marie DESSAUX
5 - On se trompe peut-être (You Could Be Wrong, 1955), pages 63 à 78, nouvelle, trad. Jean-Marie DESSAUX
6 - J'embrasse ton ombre... (I Kiss Your Shadow, 1956), pages 79 à 100, nouvelle, trad. Bruno MARTIN
7 - Eve au pays des merveilles (All on a Golden Afternoon, 1956), pages 101 à 131, nouvelle, trad. Jacqueline PERRIN & Michel PERRIN
8 - La Belle endormie (Sleeping Beauty / The Sleeping Redheads, 1958), pages 132 à 146, nouvelle, trad. Jean-Marie DESSAUX
9 - Le Coin des gorges chaudes (The Gloating Place, 1959), pages 147 à 158, nouvelle, trad. Marie CAZENAVE
10 - Le Monde de l'écran (The Movie People, 1969), pages 159 à 172, nouvelle, trad. Arlette ROSENBLUM
11 - Chez le dingue (The Funny Farm, 1971), pages 173 à 186, nouvelle, trad. Jean-Marie DESSAUX
12 - Dans les siècles des siècles, ainsi soit-il (Forever and Amen, 1972), pages 187 à 208, nouvelle, trad. Jean-Marie DESSAUX
13 - La Maladie des entêtés (A Case of the Stubborns, 1976), pages 209 à 229, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
Critiques
 
     Il est de bon ton de considérer Robert Bloch comme un écrivain mineur. Bien des exégètes professionnels vous expliqueront qu'il est avant tout un excellent artisan, un cuisinier habile qui nappe de sauces piquantes des mets passablement faisandés. Mais un artiste digne de ce nom, vraiment, vous exagérez ! ! Il ne faut pas mélanger le talent véritable et le savoir-faire ! Il y a là une anecdote qui vaut son pesant d'or et qui est plus explicite que cinquante commentaires (Jacques Chambon l'effleure dans son intelligente et sensible préface) : le bruit a longtemps couru que le grand Hitchcock avait un jour tiré un film extraordinaire et géniaaaaaaaal d'un médiocre petit roman d'un certain Bloch. Hitch, qui était un réalisateur honnête et un connaisseur en matière de fantasmagorie, eut beau rendre à César ce qui était à César et à Robert Bloch ce qui lui appartenait, cette affirmation n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Pourtant Psychose est vraiment tout sauf un roman à quatre sous... La modestie naturelle de Bloch, auteur de nombreux romans policiers et de suspense, de quelques livres fantastiques parfois mêlés de science-fiction et de plusieurs centaines de nouvelles englobant les genres précités, n'a rien fait pour dynamiter ces propos imbéciles.
     Et pourtant ! Que de petits joyaux, que de découvertes dans cette œuvre inépuisable, sarcastique, jamais dénuée d'humour ! Que d'invention(s) et quel talent d'horloger du bizarre ! Chaque histoire n'est qu'une perle d'un vaste collier, qu'un grain de sable prélevé dans le sablier de la mort, et elles peuvent paraître souvent futiles, parce que trop bien « fabriquées » si on les considère individuellement, mais au bout du compte, lorsqu'il vous arrive de faire le point, vous vous avouez que ce Robert Bloch, avec sa politesse glacée, ses pirouettes parfois clownesques et ses pantalonnades psychiatriques, et bien, mazette, c'est quelqu'un, et même, tout bien considéré, c'est un écrivain à part entière !
     Dans l'anthologie de Jacques Chambon, la table des matières se trouve être une table de fins gourmets, avec un menu auquel on ne reprochera qu'une chose (reproche que d'aucuns considéreront comme un compliment de plus !) : sa sobriété. On aurait aimé en avoir davantage, on aurait voulu demander un petit supplément. Mais puisqu'il y a eu chez Casterman deux Sturgeon et deux Matheson, rien ne vous empêche, vous et moi, de crier : Une autre ! Une autre !
     Je ne devrais pas céder ici à la tentation méprisable de citer mes nouvelles favorites, mais il se trouve que ce recueil-là contient justement quelques-uns des textes blochiens que je préfère : J'embrasse ton ombre (une histoire de fantômes qui m'avait terriblement impressionné la première fois que je l'avais lue dans Fiction et qui n'a rien perdu de son charme trouble et morbide), Eve au pays des merveilles (qui est tout simplement un petit chef-d'œuvre !) et Le monde de l'écran (où Bloch laisse tomber son masque de cynique pour une petite virée dans un univers de sa jeunesse perdue).
     Mr Bloch, si quelqu'un venait à douter de votre talent, je lui enverrais mes témoins !

Daniel WALTHER
Première parution : 1/5/1981 dans Fiction 318
Mise en ligne le : 14/3/2009

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET, Science-Fiction / Fantasy (1989)

     Dans cette anthologie réunie et présentée par Jacques Chambon, Robert Bloch nous propose quelques recettes pour accommoder la réalité à la sauce infernale. Le Bizarre possède quelque chose de pitoyable et de touchant, parfois. Mais contrairement à un Lovecraft, tout se passe dans la tête. Les monstruosités ne sourdent pas de la fange ou d'un quelconque autre monde mais de ce qu'il y a de plus humain en l'homme : sa folie...
     Douze recettes maléfiques, donc : celle du mort-vivant aux asticots, de l'enfance tueuse et tuée, du clone en robe de chambre, de l'assassin sur canapé, du piano au sang, de l'individu farci de sciure, d'Alice au pays des complexes... J'en passe et des plus complexes. Je sais, tout ça, c'est des jeux de mots que vous ne saisirez qu'en lisant le livre. Mais, pour ma défense, j'avance que je me voyais mal en train de résumer les nouvelles de Bloch en bloc alors qu'elles sont pour la plupart orientée vers un dénouement en forme de chute.
     Bloch est particulièrement sensible à la psychanalyse. Les textes de cette anthologie en sont presque tous imprégnés. Dans certains, elle en constitue même l'argument principal. Il s'en moque, bien sûr, il en tire des avantages inimaginables, franchement drôles ou carrément terrifiants. Dans ce concert de divans en folie douce, le psychanalyste occupe une place de choix. Personnage sur lequel pivote l'intrigue.
     Les fantômes sont dans nos têtes. Maintenant, j'ai compris. Ça, le savais déjà, mais Bloch donne de la consistance à mon intuition ! Les spectres hantent nos mémoires tordues et se manifestent en troublant nos comportements quotidiens. L'humour de Bloch est quelque chose de vraiment impressionnant, glacial, calculé, presque raisonnable ! Son stylo est un scalpel, son écriture un rapport de comportement. Il n'écrit pas, il dissèque. Il n'invente pas, il décrit. Son art tout en froideur est particulièrement mis en évidence dans la nouvelle. Sa brièveté, sa concision, son économie de moyens et d'artifices font éclater la maîtrise de l'auteur dont la saveur est tantôt acide, tantôt douce-amère. Attention, le sucre qu'il glisse dans ses mixtures produit les effets du poison. Certains montrent l'horreur des morts, Bloch expose celle des vivants.
     Enfin, tout ça pour vous signifier que cette anthologie est un feu d'artifice. Et que la nouvelle offre un avantage immense sur le roman : là où le roman vous propose une seule histoire, l'anthologie en déploie une poignée. Échangeriez-vous un recueil de nouvelles contre deux romans ? Si c'est oui, vous avez tort. Car la nouvelle lave plus blanc, même quand elle est noire.

Éric SANVOISIN
Première parution : 1/5/1989
dans Fiction 408
Mise en ligne le : 18/10/2003

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Histoires de l'autre monde ( Saison 1 - Episode 09 : A Case of the Stubborns ) , 1984, Jerry Smith (d'après le texte : La Maladie des entêtés), (Episode Série TV)

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