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Tik-tok

John Thomas SLADEK

Titre original : Tik-Tok, 1983
Première parution : Gollancz, 1983
Traduction de Jacques CHAMBON
Illustration de Laurent MERZOUG

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur n° 419
Dépôt légal : avril 1998
Roman, 224 pages
ISBN : 2-207-24740-6
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Un robot charmant, serviable et bien élevé, esclave dans une plantation du Sud : tel était Tik-Tok. Mais les mauvais traitements infligés par ses maîtres lui grillent un jour les circuits, annulant l'effet inhibiteur des « Lois Asimov ». Prenant soudain conscience de l'injustice de sa condition, il décide de tirer de l'humanité une vengeance à la mesure des préjudices subis. Commence alors pour lui une vertigineuse ascension sociale jonchée de cadavres et d'escroqueries multiples qui le mènera jusqu'aux marches de la Maison-Blanche et à portée d'un moyen définitif d'assouvir sa haine du genre humain...Déchiquetant avec une application infernale les institutions de notre belle civilisation, voici un des plus beaux fleurons de la science-fiction satirique.

     John Sladek, né en 1937 dans l'Iowa, a participé dans les années 60-70 à l'aventure de la célèbre revue anglaise New Worlds, qui devait durablement renouveler la littéraure de l'imaginaire. Sa première nouvelle paraît dans Dangereuses visions, la fameuse anthologie d' Harlan Ellison. Il a aujourd'hui à son actif une oeuvre variée comprenant des nouvelles en tout genre, des romans gothiques ou policiers, des récits de S.-F. à l'humour ravageur (Tik-Tok a obtenu le British SF Award 1983)...et des textes inclassables.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition DENOËL, Présence du futur (1987)

     Mais qu'est-ce qui fait courir Sladek, ce presque quinquagénaire américain ayant sillonné l'Europe en tous sens, en auto-stop s'il vous plaît, avant de se fixer à Londres pour de longues années, dans le but de collaborer aux revues anglaises d'avant-garde (le New Worlds de Moorcock surtout, Ambit, etc.), mais également d'« échapper à la course au fric qui obnubilait les écrivains américains », de « rencontrer des poètes et des écrivains », et de pouvoir « écrire n'importe quoi »... ? Nul doute que Jean-Pierre Letin (qui signait dans Actuel n° 46, en septembre 1974, en conclusion de « délires à l'heure du thé », des lignes les plus intelligentes qu'il nous ait été donné de lire sur notre auteur) ne pourrait répondre à cette question, pas plus que la poignée de lecteurs fanatiques se souvenant de L'effet Muller-Fokker et d'Un garçon à vapeur, jadis publiés en Anti-mondes et Nébula et jamais réédités, ainsi que de Méchasme auquel Presses Pocket donna une seconde chance bien méritée. C'est pourquoi cette publication apparaît importante, celle-ci pouvant nous laisser espérer que le même éditeur pourrait faire traduire un de ces jours Roderick et sa — suite, et pourquoi pas (on peut toujours rêver !) un de ces recueils de nouvelles dont Sladek a le secret.
     Nous n'en sommes pas encore là et il nous faudra pour l'instant nous contenter de Tik-Tok, roman intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord parce que, conformément à son habitude, l'auteur s'y montre volontiers délirant et railleur, usant d'un ton grinçant et d'un humour particulièrement noir, ensuite parce qu'il n'épargne rien, que ce soit les institutions, le milieu artistique ou bien encore le monde politique, et enfin parce que pour ne pas faillir à sa réputation de « meilleur satiriste de la SF ». il s'attaque à un nouveau monstre sacré, le père de Fondation cette fois, l'égratignant quelque peu au passage (un peu trop gentiment peut-être, lui qui pour diverses prises de position et pour avoir essayé de faire en sorte que les éditeurs américains n'ouvrent pas leurs portes à la Spéculative passe pour être l'un des principaux fachos de l'édition US de SF).
     A la suite d'un incident, le robot Tik-Tok se retrouve dépourvu de ses circuits asimov l'empêchant jusque là, entre autres choses, de porter atteinte à un être humain), puis passe successivement entre les mains de divers propriétaires, tout en perpétrant une série de meurtres commis froidement sur des spécimens de la race des esclavagistes et des exploiteurs, des hommes vous l'aurez compris. Bien sûr, ceci n'est qu'une trame simplifiée de l'ensemble, le tronc sur lequel viendront se greffer à mesure les multiples bourgeons de l'imaginaire sladekien, ô combien foisonnant. Mais le reste demeurant totalement inracontable, je ne saurais trop vous encourager à laisser de côté les tombereaux d'heroïc-Fantasy et de Fantastique ringards que l'on essaye de nous faire avaler pour vous précipiter sur cet ouvrage évitant l'écueil double de la facilité et du classicisme, et un mot pleinement réussi !

Richard COMBALLOT
Première parution : 1/1/1987
dans Fiction 382
Mise en ligne le : 20/1/2003

Prix obtenus


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