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Derrière l'écran

Richard MATHESON

Titre original : Richard Matheson : Collected stories, 1989
Première parution : Dream Press, 1989 (recueil coupé en cinq pour l'édition française)
Cycle : Richard Matheson : intégrale des nouvelles vol. 1 

Traduction de Jacques CHAMBON & Hélène COLLON
Illustration de Sofiane TILIKETE

FLAMMARION (Paris, France), coll. Imagine n° (1)
Dépôt légal : mars 1999, Achevé d'imprimer : février 1999
Première édition
Recueil de nouvelles, 336 pages, catégorie / prix : 85,00 FF
ISBN : 2-08-067732-2
Format : 13,0 x 20,0 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Des enfants différents, vampires ou mutants, des maisons piégées, des jeux d'illusions mortels, une télévision qui ne se contente pas de manger votre temps...
     Ce premier des cinq volumes composant l'intégrale des nouvelles de Matheson — présentées dans l'ordre de leur composition et dans des traductions nouvelles ou soigneusement revues — correspond au tout début de la carrière de l'auteur. Il s'attaquait alors indifféremment au fantastique ou à la science-fiction, mais en leur imposant sa marque : une concision qui transforme certains récits en véritables coups de poing, une recherche de variété dans les formes narratives, un investissement personnel dans les thèmes abordés (à la manière de Philip K. Dick qui débute à peu près à la même époque), une évacuation du surnaturel gothique au profit de celui qui naît de nos angoisses et de nos névroses, une vision du monde frappée au coin du macabre et du sarcastique.
     Avec ces textes naissait l'inventeur de la terreur moderne. Celui que Stephen King salue comme son maître.
 
     Richard Matheson mène depuis 1950 une carrière jalonnée d'oeuvres mémorables dans le domaine du roman (Je suis une légende, L'homme qui rétrécit, La maison des damnés, devenus des classiques et autant de films) et de la nouvelle (« Né de l'homme et d'une femme » s'impose d'emblée comme un chef-d'œuvre). Scénariste pour La quatrième dimension, la mythique série télévisée, il a adapté les plus célèbres contes d'Edgar Poe pour le cinéaste Roger Corman et signé le scénario de Duel, le premier grand succès de Steven Spielberg.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Stephen KING, Introduction, pages 9 à 11, introduction, trad. Hélène COLLON
2 - Né de l'homme et de la femme (Born of Man and Woman, 1950), pages 13 à 17, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
3 - La Troisième à partir du soleil (Third from the Sun, 1950), pages 19 à 28, nouvelle, trad. Hélène COLLON
4 - Quand le veilleur s'endort (When the Waker Sleeps / The Waker Dreams, 1950), pages 29 à 46, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
5 - La Voix du sang (Blood Son, 1951), pages 47 à 57, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
6 - L'Habit fait l'homme (Clothes Make the Man, 1951), pages 59 à 65, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
7 - La Robe de soie blanche (Dress of White Silk, 1951), pages 67 à 73, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Alain DORÉMIEUX
8 - Retour à zéro (Return, 1951), pages 75 à 102, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Alain DORÉMIEUX
9 - La Chose (The Thing, 1951), pages 103 à 117, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Daniel RICHE
10 - Derrière l'écran (Through Channels, 1951), pages 119 à 126, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Alain DORÉMIEUX
11 - La Guerre des sorcières (Witch War, 1951), pages 127 à 134, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
12 - Avis à la population (Letter to the editor / Advance notice, 1952), pages 135 à 144, nouvelle, trad. Hélène COLLON
13 - Frère de la machine (Brother to the Machine, 1952), pages 145 à 152, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Bruno MARTIN
14 - B… (F…, 1980), pages 153 à 174, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
15 - Mamour, quand tu es près de moi (Lover When You're Near Me, 1952), pages 175 à 205, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Michel DEUTSCH
16 - La Maison enragée (Mad House, 1953), pages 207 à 246, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Alain DORÉMIEUX
17 - Une résidence de haut vol (Shipshape Home, 1952), pages 247 à 272, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
18 - Un jour, une petite annonce (SRL Ad, 1952), pages 273 à 286, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON
19 - Enfer sur mesure (To Fit the Crime, 1952), pages 287 à 297, nouvelle, trad. Hélène COLLON
20 - Nef de mort (Death Ship, 1953), pages 299 à 325, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Bruno MARTIN
21 - (non mentionné), Bibliographie, pages 327 à 332, bibliographie
Critiques
     Sous la houlette de Jacques Chambon, qui a dirigé la collection Présence du futur durant douze ans, les éditions Flammarion lancent une nouvelle collection de science-fiction et de fantastique, Imagine. Elle publiera aussi bien des auteurs reconnus que de jeunes talents, français et étrangers.
     Le premier volume est un hommage en même temps qu'un événement car il entame l'intégrale des nouvelles de Richard Matheson (dont certaines inédites en France), qui renouvela le genre fantastique dans les années 50. Journal d'un monstre (publié ici sous son titre d'origine, Né de l'homme et de la femme) fit, à l'époque, l'effet d'un coup de tonnerre. On lui doit aussi bien Quand le veilleur s'endort, terrifiant récit de science-fiction où l'homme est devenu esclave de la machine de la plus sournoise façon qui soit ; La robe de soie blanche, texte maintes fois repris dans les anthologies consacrées aux vampires ; Derrière l'écran, un récit prémonitoire sur l'emprise télévisuelle ; La Maison enragée, saisissant récit traitant de la mémoire des murs ; Retour à zéro, poignant voyage dans le temps... Quand on considère que ces textes d'inspirations très diverses, et les autres du recueil, ont tous été écrits entre 1950 et 1953, soit il y a près de cinquante ans, on mesure à quel point ils pouvaient être alors novateurs. Ils n'ont en tout cas rien perdu de leur force. Tout l'art de Matheson réside dans le traitement du récit. La subtilité de sa prose, qui introduit discrètement des détails amenant la chute, impose une lecture attentive. Lorsque vient la dernière ligne, on s'aperçoit que tout avait été minutieusement placé.
     Les nouveaux lecteurs seront à leur tour sous le choc de ce maître du récit d'ambiance et de suspense (rappelons que Matheson est le scénariste du fameux Duel de Spielberg et que nombre de ses romans sont devenus des films : L'Homme qui rétrécit, Je suis une Légende). Comme le signale Stephen King dans sa préface, sans Matheson, il ne serait pas là. Pour cette intégrale, les textes ont été revus par Hélène Collon et Jacques Chambon. Précisons encore que ce volume est dédié à la mémoire d'Alain Dorémieux, récemment disparu, et qui avait largement contribué à faire connaître Matheson en France. Un indispensable !

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/7/1999 dans Ténèbres 7
Mise en ligne le : 2/11/2003


     Le lancement d'une nouvelle collection constitue toujours un petit événement. En cette période de grâce pour la science-fiction parmi les éditeurs de l'Hexagone, la collection « Imagine  » chez Flammarion prend le parti de démarrer avec le premier volume de l'intégrale des nouvelles de Richard Matheson. Il y en aura cinq en tout. Jacques Chambon, son directeur de collection, du temps où il travaillait pour Denoël, fut le maître d'œuvre de l'intégrale des nouvelles de Philip K. Dick. Voilà pour le sérieux et la qualité du travail, dont attestent les traductions, inédites ou revues, et la bibliographie détaillée en fin de volume.
     Cette initiative est bienvenue à plus d'un titre  : tout d'abord, parce que Richard Matheson est un des meilleurs nouvellistes américains de la seconde moitié du xxe siècle, toutes catégories confondues, et qu'il est normal de lui rendre l'hommage qu'il mérite  ; ensuite, parce que le public francophone n'avait plus l'occasion de se procurer facilement les textes des nouvelles dispersés entre des revues, parfois fort anciennes, et des anthologies, dont Les Mondes macabres de Richard Matheson et Miasmes de mort qu'Alain Dorémieux publia dans les années soixante-dix chez Casterman. Jacques Chambon dédie d'ailleurs la présente édition de l'intégrale des nouvelles à Alain Dorémieux — ce n'est que justice.
     Dix-neuf nouvelles publiées entre l'été 1950 et mars 1953 se retrouvent au sommaire du premier volume de cette intégrale, ce qui représente une longueur moyenne de vingt mille signes par nouvelle. Richard Matheson est en effet le spécialiste de la forme courte par excellence, non pas la short short story qui tient en une page, dans laquelle un écrivain comme Fredric Brown s'était spécialisé, mais la forme la plus difficile de toutes dans l'art de la nouvelle, celle qui nous tient en haleine le temps d'une lecture de dix à quinze minutes, ce qui correspond grosso modo au temps de développer un titre important de l'actualité du journal télévisé, de parcourir notre quotidien dans le métro, ou de se détendre entre deux affaires à la terrasse d'un café. Cette durée du quart d'heure a quelque chose de magique  : un temps de suspension de l'action, un temps d'arrêt face à l'événement, d'assimilation de l'information en vue d'une action ultérieure, un temps d'analyse et de synthèse rapide, parfois un temps mort, un temps perdu comme il en est mille autres dans le cours d'une vie, un temps oublié, jeté sur le côté  ; un quart d'heure, cela peut être suffisant pour les plus grandes jouissances, ou pour se sentir mourir. Au-delà du quart d'heure, on commence à entrer dans la longue durée... du moins, du point de vue neuropsychologique, des différents systèmes de mémoire, et aussi, du point de vue de l'art de raconter des histoires. Au-delà des trente mille signes, les anglo-saxons ne parlent plus de short story, mais de novelettes, puis de novellas à partir de soixante-dix mille signes  ; plus loin, on est dans le roman. Toutes ces formes ont quelque chose en commun : dans la « longue durée  » de la narration, l'écrivain peut développer son histoire, donner de l'épaisseur aux personnages, prendre le temps de décrire leur environnement, étoffer et varier son style. Dans la « durée courte  », celle qui tient autour de quelques pages, qu'est-ce qui fait tenir une histoire, qu'est-ce qui sauve les bruissements du monde de l'oubli de l'instant et fait prendre conscience d'un événement, sinon la singularité d'une situation, la bizarrerie d'un inconnu, l'incongruité d'un détail, l'impact d'une idée à laquelle on n'avait jamais pensé  ?
     Richard Matheson dispose de ces rares qualités chez un écrivain  : la concision et la force  ; c'est un maître du trait et ses histoires sont autant de calligraphies narratives, pas de couleurs, à peine quelques hachures, quelques points sur la toile, et pour l'essentiel, les traits à grands coups d'encre noire.

Christo DATSO (lui écrire)
Première parution : 1/6/1999 dans Galaxies 13
Mise en ligne le : 25/6/2000


L'ordre chronologique fait parfois bien les choses. Ce recueil débute en effet par Né de l'homme et de la femme, la plus fameuse nouvelle de Matheson et son premier texte publié, plus connu sous le nom Journal d'un monstre. Le narrateur y est le "monstre" lui-même et si sa nature précise n'est jamais entièrement dévoilée, l'horreur qui s'en dégage n'en est que plus grande.
     Ce chef d'œuvre incontestable et sans équivalent, que l'on prend le même plaisir à lire et relire au fil des anthologies successives, donne d'emblée la pleine mesure du talent de l'auteur. Il est sans doute l'un des plus grands nouvellistes, car peu d'écrivains font preuve d'une telle précision, d'une telle concision, d'une telle efficacité dans l'élaboration du mécanisme infernal qui conduit l'intrigue à sa conclusion. Avec une véritable économie de moyens, un style incisif et un véritable travail sur la forme autant que sur le fond, Matheson sait faire monter la tension jusqu'au point de rupture…

     S'il a exploré tous les domaines de l'imaginaire et de la SF, son génie s'est surtout exprimé dans le fantastique, qui, avec lui, a pris un autre visage, celui du fantastique " quotidien ". Dans ses écrits, l'angoisse surgit des réalités les plus banales, l'absurde de situations ordinaires, l'insolite des objets les plus familiers... Vos vêtements peuvent prendre possession de votre vitalité, votre télévision peut être affamée, et répondre à une petite annonce farfelue peut avoir des résultats surprenants…
     Caractéristique de son style, on se souviendra également du scénario du film Duel, réalisé en 1971 par Steven Spielberg, où un simple camion, dont on ne voit jamais le conducteur (existe-t-il ?), devient plus terrifiant que n'importe quel monstre ou démon.

     C'est dire l'importance de cette intégrale des nouvelles, où l'on trouvera quelques inédits (Enfer sur mesure dans le présent volume) et où toutes les traductions ont été refaites ou au moins révisées.
     Un seul regret : la courte préface sans intérêt de Stephen King, probablement destinée à "accrocher" le lecteur… On ne peut que déplorer l'absence d'une préface pertinente et documentée comme celles d'Alain Dorémieux dans Les mondes macabres ou mieux encore de Daniel Riche dans Le livre d'or de la SF. Heureusement, l'œuvre de Matheson se suffit à elle-même !

Pascal PATOZ (lui écrire)
nooSFere

Prix obtenus
Bram Stoker, Recueil, 1990
World Fantasy, Recueil, 1990


Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
La Quatrième Dimension ( Saison 1 - Episode 14 : Troisième à partir du soleil ) , 1960, Richard L. Bare (d'après le texte : Deux planètes trop semblables...), (Episode Série TV)
La Quatrième Dimension ( Saison 4 - Episode 06 : Death Ship ) , 1963, Don Medford (d'après le texte : Nef de mort), (Episode Série TV)

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