La réalité quotidienne a ses fenêtres, il faut les ouvrir — dussent-elles livrer passage aux monstres. (...)
Comme le rêveur peut basculer à tout moment ans l'éveil, chacun d'entre nous, à chaque instant, peut passer de ce monde à l'autre, celui des mystères irrévélés, des forces obscures dont on devine qu'elles appuient dans l'ombre.
L'inconcevable entretient avec nous des relations de voisinage. Pour Jean Ray, cet homme-paradoxe, qui aimait le monde et affirmait détester les vestibules, l'univers où nous vivons n'est que l'antichambre d'un autre : celui du Grand Nocturne.
JEAN-PIERRE BOURS
Né et mort à Gand, Jean Ray (1887-1964) est l'auteur d'une œuvre considérable, dominée par le fantastique à l'état pur, qu'il publie sous divers pseudonymes, dont John Flanders, et Harry Dickson. Ses principaux romans ou longues nouvelles sont Les Contes du whisky, Le Grand Nocturne, La Cité de l'indicible peur, Les Derniers Contes de Canterbury, Malpertuis.