Réédition sous forme inédite, reprenant d'autres nouvelles du même univers parues sur d'autres supports, ainsi que des nouvelles inédites : "La Baie des espérances", "Erice" et une partie de "La magie des piles".
Une édition limitée du même ouvrage rassemble 12 nouvelles inédites de plus.
" […] l'univers est en quelque sorte vu par le petit bout de la lorgnette. Cela donne une saveur unique, faite de chaleur, de tristesse, de révolte, d'intimité et de sérénité. […] un tel don de conteur n'est pas donné à tout le monde. " Fiction
" […] les Chroniques sarrasines sont captivantes, elles tiennent le lecteur en leur pouvoir d'évocation jusqu'à la dernière lettre, ne le relâchant qu'arpès l'avoir convaincu que leur monde existe. " Christine Luce
L'Histoire n'est pas celle que nous avons apprise.
Après les Romains, ce sont les Arabes qui ont occupé l'Occitanie dès le VIIe siècle. Sur les Causses et dans les plaines, ils se sont installés, mêlés aux Romains, aux Gaulois, aux Francs, aux Wisigoths, les religions se sont heurtées et fondues, Chrétiens, Ariens, Cathares, jusqu'à ce que naisse l'Occitanie actuelle. Au Nord, les Franciens vivent dans une société peu enviable. Au Sud, se mêlent Occitans et Sarrasins, dont les civilisations étaient si proches. Pourtant, des intégristes occitans cherchent à revenir à la pureté d'origine de leurs racines, en chassant l'« envahisseur » arabe.
Remarquable uchronie que celle de ces années sarrasines, entre belle actualité et excitante spéculation, qui pousse cette Histoire alternative jusqu’aux étoiles.
Jacques Boireau (1946-2011) fut un secret bien gardé des littératures françaises de l’imaginaire. Révélé en 1976 dans la revue Univers, il poursuivit une discrète carrière de nouvelliste, seulement reconnue en 1980 par un prix Rosny aîné. Il est grand temps d’enfin découvrir cette forte plume, spécialiste des uchronies douces-amères.
1 - Richard COMBALLOT, Jacques Boireau, des saisons aux îles, pages 5 à 15, introduction 2 - (non mentionné), Chroniques sarrasines, pages 17 à 95, recueil de nouvelles 3 - Les Enfants d'Ibn Khaldoûn, pages 19 à 44, nouvelle 4 - Été, pages 45 à 52, nouvelle 5 - Automne, pages 53 à 70, nouvelle 6 - Hiver, pages 71 à 78, nouvelle 7 - Hiver, toujours, pages 79 à 92, nouvelle 8 - Postface, pages 93 à 95, postface 9 - (non mentionné), La Baie des espérances, pages 97 à 254, recueil de nouvelles 10 - Fuite, pages 99 à 108, nouvelle 11 - La Ville morte, pages 109 à 120, nouvelle 12 - Chronique de la vallée, pages 121 à 146, nouvelle 13 - Les Bisons célestes, pages 147 à 153, nouvelle 14 - La Trace, pages 154 à 160, nouvelle 15 - La Forteresse, pages 161 à 173, nouvelle 16 - Inutile au monde, pages 174 à 190, nouvelle 17 - La Baie des espérances, pages 191 à 204, nouvelle 18 - Quelques pas en arrière entre Styx et Achéron, pages 205 à 218, nouvelle 19 - La Jeune fille, la mer et le temps, pages 219 à 229, nouvelle 20 - Erice, pages 230 à 234, nouvelle 21 - Y a plus de saisons, pages 235 à 243, nouvelle 22 - Et l'odeur des pommes aigres, la voulez-vous en plus ?, pages 244 à 254, nouvelle 23 - (non mentionné), La Magies des îles, pages 255 à 340, recueil de nouvelles 24 - 2007 L'écume des vagues, pages 257 à 271, nouvelle 25 - 2017 La magie des îles, pages 272 à 278, nouvelle 26 - 2030 La lumière d'Almoxarife, pages 279 à 285, nouvelle 27 - 2035 Les Archives de la planète, pages 286 à 301, nouvelle 28 - 2038 L'Indifférence des insectes, pages 302 à 312, nouvelle 29 - 2038 Les Nourritures pélagiques, pages 313 à 323, nouvelle 30 - 2052 Le Tribunal des corbeaux, pages 324 à 331, nouvelle 31 - 2108 L'Adieu aux îles, pages 332 à 340, nouvelle 32 - Richard COMBALLOT, Bibliographie de Jacques Boireau, pages 343 à 347, bibliographie
L'une des nouvelles les plus marquantes de la SF Française de ces dernières années était sans aucun doute “Les enfants d'Ibn-Khaldoûn” de Jacques Boireau, publiée dans Univers 07 chez J'ai Lu. Un univers uchronique y était esquissé, où le nord de la France se nomme Francie, triste pays retardataire où la pauvreté et les véhicules au charbon règnent en maîtres, et où le sud est l'Occitanie, douce utopie où le monde arabe et occitan se mêlent sous les auspices du catharisme. Cet univers attachant et différent fut mieux développé par son auteur dans une suite de textes qui parurent dans Fiction lorsque Alain Dorémieux en était le rédacteur-en-chef. Ces nouvelles ont pour titre “Eté”, “Automne”, “Hiver” et “Hiver toujours”, et les Ateliers du Tayrac, une petite maison d'édition sise au Larzac et dirigée par Yves Frémion, les ont réunies en une jolie plaquette illustrée par un certain Luc Bannes.
L'occitanie de Nour-eddine et de son défunt frère Djamal est décrite par Jacques Boireau a petites touches, l'univers est en quelque sorte vu par le petit bout de la lorgnette. Cela donne une saveur unique, faite de chaleur, de tristesse, de révolte, d'intimité et de sérénité. Jacques Boireau a abandonné l'écriture depuis plusieurs années et c'est bien dommage : un tel don de conteur n'est pas donné à tout le monde.
Une remarque, tout de même, quant à ce recueil : pourquoi s'être borné à reprendre les quatre nouvelles de Fiction et la postface explicative qui allait avec ? Pourquoi “Les enfants d'Ibn-Khaldoûn” sont-ils absents ? Je me suis aussi laissé dire qu'il restait un inédit dans les tiroirs de l'auteur. L'éditeur aurait dû mieux se documenter, mieux préparer son travail, le résultat n'en aurait été qu'encore meilleur.
Que cela ne vous empêche pas pour autant d'acheter ce recueil, témoignage de qualité sur une voix trop méconnue de la SF française.