FANTASY 2006 : le retour... du merveilleux, du plaisir et de la liberté de l'imaginaire, à travers des nouvelles signées des auteurs vedettes de Bragelonne, des coups de cœur, des entretiens et des articles.

 

     Dans ce numéro, que d'aventures !

     Partagez l'angoisse de l'étranger foulant la plage de Xenos, et celle de l'étonnant peuple nymphe dans les dangers de la nuit... Traversez le portail magique du solstice d'hiver et descendez dans les souterrains de la forteresse de Dun Fee Aran, infestée d'hommes-lézards... Essayez d'échapper à l'appel sinistre de la Pourpremagie... et mangez des fées au petit déjeuner !

     À travers douze nouvelles, retrouvez vos auteurs préférés et découvrez de nouvelles facettes de leurs univers : Shannara, Elamia, les fées de Gudule, Genesia...

 

     Enfin, profitez des confidences exclusives de James Barclay et Lois McMaster Bujold et, pour en savoir plus sur la vie du livre, des articles sur la distribution en niveaux de librairie (Barbara Liano) et Bragelonne au Québec (Olivier Dombret).

 

     FANTASY 2006, c'est pour se faire du bien, l'épée au côté et la magie au bout des doigts...

     Voici venir le cru 2006 de la revue annuelle de Fantasy des éditions Bragelonne. Première constatation : ce cru est bien meilleur que le précédent. Les aspects les plus divers de la fantasy y sont représentés, par un choix de nouvelles variées jouant sur toute une gamme de sensations et de registres.

     L'aventure est présente, bien sûr : Alexandre Malagoli, dans Le Prince et l'Apôtre, dévoile les arcanes de son cycle Genesia - les Chroniques pourpres. Dave Duncan, avec Sous une autre lune, descend jusqu'au tréfonds de l'être humain d'une façon bouleversante, à la fois douce et violente (mais ne comptez pas sur moi pour déflorer le sujet en vous en disant plus !), tandis que la nouvelle de Raymond E. Feist & Janny Wurtz, Le Feu de garde, explore les passages entre les univers — et montre du même coup à quel point le nôtre peut être cruel.

     L'humour est également présent, et il peut être burlesque à souhait comme dans Les Fées en vos palais répandront leurs bouquets, de Gudule, ou De pouces et de prépuces, de Sara Douglass, deux nouvelles délicieusement absurdes mais dont l'extravagance n'est que le masque d'un regard lucide sur de notre époque. L'humour se fait beaucoup plus poétique dans Esprits de nuit, de Magali Ségura, qui raconte la fuite d'une nymphe devant un monstre. Il est plein d'émotion dans Avoir raison, de Michael Marshall Smith, où un touriste américain en séjour à Londres découvre un vieux livre mystérieux. Enfin, Les Roses de Pacq, d'Érik Wietzel est un conte teinté d'humour.

     Et puis il y a le fantastique, auquel les éditions Bragelonne s'ouvrent de plus en plus avec la création de leur nouvelle collection : L'Ombre. Ce fantastique qu'il est si difficile parfois de différencier de la fantasy — ou est-ce l'inverse ? Villa Rosalie, de Mélanie Fazi, où un homme entretient une maison très particulière, est un parfait exemple de cette fantasy de mystère et de suggestion qui renvoie à Nerval ou à Maupassant. La Plage du Xenos, de Graham Joyce, rappelle davantage Lovecraft, avec un mélange très particulier de douceur et de cruauté ensoleillées. Enfin, EpsylaCopa, de Jérôme Camut & Nathalie Hug, raconte avec un brin de sadisme l'histoire d'un homme victime d'un attentat et prêt à tout pour surmonter son destin, au détriment des autres, de préférence.

     Mon seul bémol sera pour la nouvelle de Terry Brooks, à laquelle je n'ai pas réussi à trouver d'intérêt. Certes, je n'ai pas lu les cycles de ce monsieur, mais alors que les textes de Douglass, Malagoli et les autres donnent envie d'explorer plus à fond les œuvres de leurs auteurs, Invincible ne m'y a pas engagée. Une nouvelle rejetée sur douze, c'est fort peu pour une anthologie aussi variée. Les onze autres, je le dis franchement, m'ont enthousiasmée.

     Aux textes proprement littéraires viennent s'ajouter des entretiens avec Loïs McMaster Bujold et James Barclay, ainsi qu'un article fort instructif sur la distribution en librairie. Cela donne une revue de qualité qui se lit avec grand plaisir. Un très bon cru, donc.

     Prépuces sur le pouce

     Vous aimeriez comprendre pourquoi la fantasy a un tel succès, mais vous êtes rebutés par l'énormité des livres ou les nombreux volumes des sagas typiques du genre. Fantasy 2006 est fait pour vous.

     En un seul volume de longueur normale, douze nouvelles sont autant de portes ouvertes sur des univers qui attendent votre venue. Morceaux choisis :

     Avoir raison, de Michael Marshall Smith, peut servir de leçon à tout couple qui s'aime et ne se comprend plus. Récit absolument génial sur l'incommunicabilité, vrai remède au divorce.

     De pouces et de prépuces, de Sara Douglass, au titre étrange, est une très belle histoire de chevalerie et de sorcellerie, avec un démon peu courant doué d'empathie...

     Les Fées en vos palais répandront leur bouquet, de Gudule, génialement drôle, ou comment réagirons-nous le jour où nous trouverons, dans les rayons de nos supermarchés, des fées à cuisiner ?

     A côté de ce choix partial s'illustrent d'autres auteurs dont le style, les personnages, les intrigues donnent envie d'en savoir plus. C'est bien le but d'une telle revue : picorer ici et là avant de choisir l'univers dans lequel, lecteur avide, nous allons nous perdre des heures durant.