Avec La Mort Blanche, « Paniques » vient de publier un de ses meilleurs titres jusqu'à ce jour et offre ainsi la « consécration » du roman à un auteur dont j'ai fait traduire les premières nouvelles chez nous ¹ et qui s'annonce comme l'un des plus prometteurs de la génération montante des écrivains d'horreur américains : Alan Ryan.

     Lorsque la tempête s'abat sur la petite ville de Deacons Kill ² et l'isole du reste de l'Etat de New York, rien ne laisse supposer à ses habitants coupés du reste du monde par la neige que l'horreur est en route pour leur rendre visite. Rien, à l'exception de ce train venu d'un autre siècle et qui surgit subitement devant la gare désaffectée du Kill. Un train presque vide qui amène avec lui un bien étrange directeur de cirque accompagné de clowns qui vont commencer à hanter la ville paralysée par la neige et le froid. Et, à partir de ce moment-là, la Mort va se mettre à moissonner dans le blizzard...

     Le roman est peut-être plus conçu comme un Policier que comme un récit d'horreur classique et appartient de plein droit à la catégorie des Thrillers Surnaturels, avec son découpage nerveux et son style dépouillé, proche de celui du Roman Noir américain. Ce sentiment s'accentue lorsqu'on s'aperçoit que l'histoire est réellement menée comme une enquête policière d'un bout à l'autre.

     Ajoutez à cela des personnages typés et convaincants et vous avez là un livre bien construit, efficace, qui illustre parfaitement la politique éditoriale de la collection. Depuis, Alan Ryan est passé, avec Cast a Cold Eye, à un stade plus ambitieux de sa carrière romanesque et a véritablement rejoint les « grands » de la littérature d'horreur anglo-saxonne.