GRIFFE D'ENCRE
, coll. Recueil n° 7 Dépôt légal : mars 2010 Première édition Recueil de nouvelles, 222 pages, catégorie / prix : 15 € ISBN : 978-2-917718-16-2 ✅
Quatrième de couverture
« Top, c’est parti. Je suis un recueil de 16 nouvelles où la réalité est mise à mal, où le futur comme le passé se prennent quelques séries de baffes monumentales. Je voyage dans l’espace sous forme de cube, sous forme de navette déglinguée, j’ai des potes commandos des frontières de l’infini, d’autres qui ont le tentacule facile. J’aime les enfants, j’aime pas les hôpitaux, j’entends des voix, je chante le Canto-Pilote électrique. Quand j’ai créé le monde j’étais un concept, quand je l’ai vu disparaitre j’avais des cors aux pieds. Je suis... Je suis...
1 - Ceci est ma chair, pages 13 à 22, nouvelle 2 - L'Ambassadeur, pages 25 à 35, nouvelle 3 - Suzanne on line, pages 39 à 44, nouvelle 4 - Blaster Pride, pages 47 à 59, nouvelle 5 - Ne le dites pas aux enfants, pages 63 à 69, nouvelle 6 - Aliens Vs Gladiator, pages 73 à 81, nouvelle 7 - De rien en rien, pages 85 à 90, nouvelle 8 - Storm Riders, pages 93 à 104, nouvelle 9 - Disapparitions, pages 107 à 115, nouvelle 10 - Star Trash, pages 119 à 135, nouvelle 11 - Play-Back, pages 139 à 148, nouvelle 12 - Organum, pages 151 à 156, nouvelle 13 - Libéré Sans Délai, pages 159 à 173, nouvelle 14 - Jungle Session, pages 177 à 189, nouvelle 15 - Et puis Bang !, pages 193 à 204, nouvelle 16 - La Dernière marche, poétique de l'extinction, pages 207 à 216, nouvelle
Critiques
Sous son autre identité de Don Lorenjy, Gidon 1 a également publié cette année chez Griffe d'Encre son premier recueil de nouvelles, Blaguàparts. Seize textes, allant de la plaisanterie de potache à des récits nettement plus ambitieux. Le ton est dans l'ensemble assez léger, et dans ses meilleurs moments évoque la belle époque du Galaxy des années 50 et des auteurs comme Robert Sheckley, Cyril M. Kornbluth ou William Tenn. Une science-fiction un peu datée dans la forme, sans doute, mais qui n'en reste pas moins, lorsqu'elle est maniée avec talent et inspiration, une lecture tout à fait réjouissante.
« Ceci est ma chair », qui ouvre le recueil, est assez représentatif du style Lorenjy. Dans un futur proche, extrapolation des pires travers de l'ultralibéralisme, un membre de la classe dirigeante découvre que, lorsque les rouages qui lui ont permis d'accéder à sa position se dérèglent, la chute est particulièrement brutale. On pleurera d'autant moins sur le sort du malheureux que l'auteur opte pour un ton ironique qui donne tout son sel à ce texte. Et on a beau avoir lu maintes et maintes fois ce type d'histoires, cette énième variante n'en est pas moins réussie pour autant.
Toutes ne fonctionnent pas aussi bien. Il arrive que Don Lorenjy se prenne les pieds dans le tapis en nous servant une nouvelle à la chute peu inspirée : « Suzanne on line » et sa bigote en contact direct avec Dieu, « Aliens vs Gladiator » et ses jeux du cirque galactiques. Mais le plus souvent, il s'en tire en optant pour un contexte inattendu, comme dans « L'Ambassadeur », où le premier contact avec des extraterrestres se déroule en 1919, ou « Organum » et son mode de pilotage spatial inédit qui donne à la nouvelle sa forme insolite.
D'autres fois encore, Lorenjy joue la carte du pastiche assumé et donne naissance à quelques perles particulièrement réussies : « Disapparitions » et son ambiance paranoïaque à souhait ; le psychédélique « Libéré sans délai », qui donne à voir la réalité de notre univers telle que nous n'avons jamais osé l'affronter, et surtout « La Dernière Marche », petit chef-d'œuvre de fin du monde aussi absurde que réjouissante.
En fil rouge du recueil, l'auteur nous conte les mésaventures d'un commando spatial chargé de mener à bien différentes missions. Chaque nouvelle est racontée du point de vue d'un membre différent de l'équipe, et l'on passe de la description goguenarde d'une intervention désastreuse, type « les gros cons dans l'espace », à un ultime texte beaucoup plus sombre et violent.
Blaguàparts est un recueil des plus agréables, seize nouvelles sans prétention mais certainement pas sans talent, le genre de petites histoires qui s'insinue dans votre esprit avec l'évidence de ces mélodies que l'on se surprend à siffloter.
Notes :
1. Nous n'avons pas repris ici le début de la recension, qui portait uniquement sur le roman Djeeb l'Encourseur signé Gidon [Note de nooSFere]