GRASSET
(Paris, France), coll. En lettres d'ancre Date de parution : 15 mai 2024 Dépôt légal : mai 2024, Achevé d'imprimer : mars 2024 Première édition Recueil de nouvelles, 176 pages, catégorie / prix : 18 € ISBN : 978-2-246-83568-4 Format : 12,0 x 18,5 cm✅ Genre : Hors Genre
Quatrième de couverture
Que cache-t-on en balayant devant sa porte ? D'un appartement de Buenos Aires aux banlieues résidentielles de la capitale, toutes les apparences de normalité s'évanouissent en franchissant le seuil des maisons de Samanta Schweblin.
Une femme s'introduit chez ses voisins par effraction, des enfants confiés à leurs grands-parents naturistes disparaissent, une mère est incapable de se souvenir du prénom de son fils, des vêtements sont jetés chaque matin par-dessus une clôture. Dans chacun de ces lieux, les remords laissent des traces aussi insaisissables que des fantômes. Quant aux femmes et aux hommes qui les habitent, ils n'ont pas d'autres choix que de succomber à la folie pour tenter de conjurer leurs peurs, et peut- être s'en libérer.
Couronné en 2022 par le prestigieux National Book Award du meilleur livre étranger, Sept maisons vides est un chef-d'œuvre d'humour noir sur le désarroi du quotidien, une plongée dans l'univers fantastique d'une des plus grandes écrivaines contemporaines.
Samanta Schweblin est née à Buenos Aires en 1978. Finaliste à trois reprises de l'International Booker Prize, reconnue par la revue Granta comme l'une des meilleures autrices de langue espagnole, elle reçoit le National Book Award du meilleur livre étranger en 2022 pour Sept maisons vides. Elle est aujourd'hui l'une des cheffes de file de la nouvelle vague latino-américaine - aux côtés de Fernanda Melchor et Mariana Enríquez.
Née dans l'est de la France, Isabelle Gugnon a vécu quelque temps en Espagne et en Amérique latine. Elle a notamment traduit Rodrigo Fresan, Juan Gabriel Vásquez, Antonio Muñoz Molina et Manuel Vilas (prix Femina étranger 2019 pour Ordesa).
1 - Rien de tout cela, pages 11 à 30, nouvelle, trad. Isabelle GUGNON 2 - Mes parents et mes enfants, pages 31 à 44, nouvelle, trad. Isabelle GUGNON 3 - Ça arrive toujours dans cette maison, pages 45 à 52, nouvelle, trad. Isabelle GUGNON 4 - La Respiration caverneuse, pages 53 à 131, nouvelle, trad. Isabelle GUGNON 5 - Quarante centimètres carrés, pages 133 à 143, nouvelle, trad. Isabelle GUGNON 6 - Un malchanceux, pages 145 à 160, nouvelle, trad. Isabelle GUGNON 7 - Sortir, pages 161 à 174, nouvelle, trad. Isabelle GUGNON
Critiques
Recueil de nouvelles paru en version originale en 2015, Sept maisons vides n'arrive que maintenant en Français. Ces nouvelles sont à la limite du genre : elles ne contiennent aucun élément fantastique, encore moins de science-fiction, mais instillent une étrangeté, une gêne qui ne sont pas sans rappeler les textes de Shirley Jackson tels que ceux du recueil La Loterie et autres contes noirs (le roman suivant de Samanta Schweblin, Toxique, a d'ailleurs obtenu le Shirley jackson Award en 2017).
Je ne vous parlerai que d'un seul de ces textes : La Respiration Caverneuse. Cette vieille femme malade qui perd la mémoire et devient paranoïaque, qui fait une liste de ce qui lui semble important, qui voit le fils de sa voisine se noyer dans le talus et va régulièrement la voir pour lui demander si son fils lui a pris une clé de sa trousse à outils jusqu'à la terroriser et qui, lorsqu'elle se souvient que son mari est mort, raye juste une ligne de sa liste ; cette femme donc provoque par son accumulation de bizarreries dérangeantes un sentiment de gêne totale, à la frange de l'horreur dans laquelle le texte ne basculera jamais totalement, nous plongeant juste dans cet esprit perturbé.
L'autrice, par le biais de ses personnages, tient ainsi le lecteur d'un bout à l'autre, alignant les situations malaisantes (jusqu'à un dernier texte, Sortir, qui joue avec l'un des pires crimes moderne), dévoyant des scènes banales de la vie quotidienne en les parsemant d'absurde et parfois d'humour, en les plongeant dans la folie, toujours avec un talent incroyable, sans tomber dans le scabreux ou le voyeurisme.