Quatrième de couverture
Des flammes sortirent de la bouche ouverte. Elles léchèrent le visage. Les cheveux grésillèrent en dégageant une odeur âcre. Les chairs se liquéfièrent, mettant rapidement à jour les os blancs du squelette.
Critiques
Après Cauchemar qui tue, publié dans la même collection, Lewis Mallory nous revient avec un roman plutôt manichéen. L'opposition entre le Bien et le Mal se dessine à travers les conflits intérieurs qui assaillent le héros du livre. Ce combat intérieur confère une dimension psychologique à cette histoire, dans laquelle un individu est confronté à son double maléfique dont l'existence est celle d'un homosexuel pervers qui sert d'exutoire à des officiers nazis encore plus pervers. L'auteur en profite pour brosser un tableau très sombre de l'Allemagne hitlérienne. Il n'hésite pas à égratigner les officiers du IIIème Reich en leur prêtant des penchants homosexuels et une très nette propension pour les plaisirs de la chair (sanguinolente de préférence). Tableau d'un monde en pleine décadence où la grandeur du IIIème Reich dissimule des à-côtés un peu moins reluisants. Mais qui en doutait ? A travers tous ses livres, Lewis Mallory explore les contrées inconnues du cerveau et met en lumière la fragilité de l'esprit humain. Le moindre traumatisme peut rompre cet équilibre précaire et transformer des gens sains d'esprit en assassins. Qu'on se souvienne de Gidéon dans Cauchemar qui tue ; par sa seule volonté, il pouvait se débarrasser de toutes les personnes qui lui avaient causé du tort. Ici, Martin Sorrel lutte contre une présence qui n'est autre que la part de lui-même qui le pousse à commettre le mal autour de lui. Les habitués du gore traditionnel seront déçus car ce livre est plutôt à classer dans la catégorie « fantastique psychologique ». Mais ceux qui préfèrent le fantastique intelligent aux scènes de charcutage hémoglobinesque seront ravis de lire quelque chose d'un peu plus original que lesdites scènes hémoglobinesques citées plus haut. Frédéric KURZAWA Première parution : 1/12/1988 dans Fiction 403 Mise en ligne le : 29/4/2007
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