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Le Bel effet Gore

Jean-Philippe MOCHON



FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Gore précédent dans la collection n° HS suivant dans la collection
Dépôt légal : février 1988, Achevé d'imprimer : janvier 1988
Première édition
Étude d'une œuvre, 160 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-265-03759-1
Format : 11,0 x 17,5 cm
Genre : Imaginaire

Sous-titre : "Autopsie d'une collection".


Quatrième de couverture
Pour la toute première fois en France, un ouvrage ose analyser sans fausse pudeur un phénomène littéraire qui nous vient d'Amérique : le Gore.
Révélé au public français en avril 1985 par Daniel Riche et les Éditions du Fleuve Noir, cette littérature de l'innommable bénéficie aujourd'hui d'un lectorat sans cesse croissant. De même qu'elle a su séduire bon nombre d'écrivains de chez nous, puisqu'on peut maintenant parler d'une véritable école française du Gore.
À coups d'entretiens-choc, de nouvelles inédites, de réflexions sur le genre, ce livre unique et référentiel, qui se clôt par un guide commenté des 62 Gore déjà parus au Fleuve Noir, vous propose un périple dans les contrées de l'atroce et de l'immonde, du dérisoire et du bouffon.
Son titre : "Le bel effet Gore" !
 
L'auteur : Jean-Philippe Mochon, né en 1956, rédacteur à l'Écho des Savanes. Il fut pendant trois ans, directeur de l'Alliance Française de San Rafael (Vera-cruz) au Mexique.
Il vient d'achever son premier roman Gore et prépare un ouvrage sur le polar français.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Pourquoi j'aime le Gore, pages 13 à 18, introduction
2 - Hershell Gordon Lewis ou l'écran violé, pages 19 à 23, article
3 - Jean-Claude ROMER, "Bel effet Gore", pages 25 à 30, article
4 - Entretien avec Daniel Riche, pages 31 à 41, entretien avec Daniel RICHE
5 - Corsélien ou l'élan pervers de la plume sacrilège, pages 43 à 44, article
6 - Entretien avec Pascal Mérignac, dit Kaa, dit Corsélien, pages 45 à 54, entretien avec CORSÉLIEN & KÂÂ
7 - CORSÉLIEN, L'Homme avec la scie, pages 55 à 60, nouvelle
8 - Joël HOUSSIN, Joël Houssin, pages 61 à 64, article
9 - Nécrorian ou Voyages au bout de l'abject, pages 65 à 67, article
10 - Entretien avec Nécrorian, pages 69 à 75, entretien avec Charles NECRORIAN
11 - Charles NECRORIAN, Rêves de sang, pages 77 à 82, nouvelle
12 - Entretien avec S.K. Sheldon ou le Gore au féminin, pages 83 à 88, entretien avec S.K. SHELDON
13 - S.K. SHELDON, Écrit dans le sang, pages 89 à 92, nouvelle
14 - Entretien avec Eric Verteuil ou le Gore en duo, pages 93 à 101, entretien avec Éric VERTEUIL
15 - Éric VERTEUIL, Sang et passion, pages 103 à 107, nouvelle
16 - Ces merveilleux anglo-saxons, violents sur leur drôle de machine, pages 109 à 111, article
17 - Jean-Philippe MOCHON & Daniel RICHE, Le Survol de l'aigle (Catalogue commenté), pages 113 à 146, bibliographie
18 - Cordon ombilical, pages 147 à 150, nouvelle
19 - En guise… d'introduction, pages 153 à 154, article
Critiques
 
     Vendu avec les numéros 63 et 64 de la collection Gore, ce « Bel Effet Gore », sous titré « Autopsie d'une collection », récapitule les trois années d'existence de la collection. Créée par Daniel Riche, la collection Gore en est à son 64ème numéro et rien ne semble mettre un terme à un rythme de parution de deux volumes par mois. Le gore marche bien, ce numéro Hors Série en témoigne. Décrié à ses débuts, ce genre littéraire à part entière commence tout doucement à s'imposer dans notre pays, bien qu'il se soit imposé depuis longtemps dans les pays anglo-saxons. Malheureusement, en France, on a toujours une guerre de retard, c'est bien connu, et il a fallu l'initiative de Daniel Riche pour que le gore soit enfin connu du grand public. Si des résistances et une certaine méfiance existent toujours à rencontre du gore, c'est peut être parce que les premiers ouvrages publiés dans la collection étaient de moins bonne qualité que les dernières productions et que cette mauvaise réputation est restée à tort ancrée dans l'esprit des « spécialistes » et d'une partie du lectorat. A cela, il faut ajouter le problème des traductions hachées, tronçonnées parfois dans des proportions invraisemblables et de leur adaptation. Pas toujours très réussies. Pourtant, avec l'introduction d'auteurs français, la collection s'est très nettement améliorée (cocorico !), je pense en particulier à Michel Honaker (sans doute le meilleur auteur de gore national et le plus original de la collection), Gilles Bergal, Claude Ecken, le trio Lecigne/Corgiat/Bataille, S.K. Sheldon, Norbert George Mount, etc. Quant aux anglo-saxons, ils ne sont pas tous à jeter au rebut. Si certaines novélisations, comme les ouvrages sans intérêt de John Russo, ont rabaissé l'image de marque de la collection, en revanche on ne peut rester indifférent devant l'œuvre de Shaun Hutson ou les livres de Richard Laymon, Michael Wolfitt, R.L. Fanthorpe et d'autres II en est des anglo-saxons comme des français ; le meilleur côtoie le pire.
     C'est Jean-Philippe Mochon, rédacteur de l'Echo des Savanes, qui s'est chargé de réaliser ce numéro hors série qui constitue un périple à travers les contrées de l'immonde et de l'atroce. Car le gore, c'est le fantastique au-delà de toute limite. Le gore, c'est aussi une vision de la vie quotidienne, pas plus dangereuse que les flashes d'information des magazines télévisés qui nous montrent aux heures de grandes écoutes des cadavres déchiquetés, des scènes de guerre, des victimes d'attentats terroristes ou des stades de foot belges qui se transforment en scènes d'horreur. Le gore, c'est la vie de tous les jours qu'un rien peut faire basculer dans l'horreur ou la démence. Pour les auteurs, le gore c'est surtout la possibilité d'écrire sans limitation, sans contrainte, en imaginant l'inimaginable, en créant l'inconcevable, en repoussant les règles de la sacro-sainte morale et tous ses interdits. De ce point de vue, le gore est une littérature qui dérange parce qu'elle nous montre les excès de notre civilisation, toutes choses qu'on souhaiterait refouler ou ne pas voir. Le gore dérange les consciences bourgeoises, voilà pourquoi il est subversif, malsain, non convenable. A fortiori ne montre-t-on pas de films gore aux enfants, cela pourrait leur donner de mauvaises idées. Et pourtant, chose curieuse, la majorité des lecteurs de la collection Gore se situe dans la tranche d'âge 16/18 ans. Etrange paradoxe.
     Pour terminer, j'ajouterais que ce numéro spécial contient une interview très intéressante de Daniel Riche dans laquelle il s'explique sur les raisons qui l'ont poussé à fonder cette collection, des interviews de Corsélien, de Nécrorian (quelqu'un qui a l'air très attachant), de la charmante S.K. Sheldon et de l'entité bicéphale Eric Verteuil. Cinq nouvelles à la sauce gore agrémentent ce recueil, la meilleure étant de loin celle de S.K. Sheldon. L'ouvrage se termine par un survol commenté par Jean-Philippe Mochon et Daniel Riche des 62 titres parus à ce jour.
     Le Bel Effet Gore, un outil précieux pour ceux qui ne connaissent pas encore ce genre littéraire...

Frédéric KURZAWA
Première parution : 1/4/1988 dans Fiction 396
Mise en ligne le : 16/6/2007

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